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La porte à gauche. Jean FERRAT a chanté que certains prétendent que le bonheur était à la porte à droite. Aujourd’hui est-il à la porte à gauche ? Oui ! mais à la condition de secouer le cocotier de la pensée convenu ! Ce petit blog crée à l’initiative de quelques militants communistes de Vierzon n’a d’autres ambitions que de donner aux citoyens un support pour s’exprimer librement sur les sujets politiques, sociaux ou culturels d’actualité du local à l’international, qui s’émancipe des discours convenus, des lignes officielles décidées par quelques notables de la politique, aux doubles langages, aux bonimenteurs de vraies fausses solutions et qui cultivent la résignation. Déverrouillez les débats et enfoncez la porte à droite (….ou à gauche ?) Les seules limites, car il en faut, à notre liberté : Celle du respect des personnes, le souci de la vérité et de faire vivre le débat. Ainsi seront exclus tous messages comprenant des insultes ou diffamations visant une (des) personne(s), seront exclues, s’ils sont avérées, des informations mensongères ou rumeur infondées. Chacun pourra également participer au débat juste et loyal en signalant un abus de cette nature. Les productions de ces abus seront retirés et l’auteur exclu du blog.

Solférino, le siège du PS, est en proie à une forte crise sociale.

Après plusieurs mois de vives tensions, le Parti socialiste a lancé un audit sur le climat régnant à Solférino. Au siège, les permanents dénoncent une gestion qualifiée de brutale et le recours à des prestataires extérieurs. La direction du PS insiste, elle, sur le climat politique général.

C’est inédit à Solférino. Depuis la mi-septembre, le siège du Parti socialiste accueille des visiteurs un peu particuliers : des experts du cabinet Syndex, spécialisés dans la prévention des risques psychosociaux. Une réunion de présentation a été organisée en présence de la direction ; un questionnaire a été envoyé à tous les permanents ; une visite des services en difficulté est prévue ainsi qu’une série d’entretiens individuels. L’objectif ? Apaiser un climat social déplorable, qui se traduit par une série de départs et d’arrêts maladie. Les résultats sont attendus courant novembre.

« C’est horrible. » « J’ai craqué. » « Dès que je peux, je m’en vais. » Les salariés, actuellement en poste ou récemment partis, que Mediapart a interrogés ces derniers mois racontent tous la même histoire, ou presque. Ils dénoncent une gestion jugée « brutale » et « clanique », des propos parfois « humiliants », des tâches peu à peu confisquées et confiées à un prestataire extérieur proche du premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis, qu’ils soupçonnent de vouloir modeler le PS à sa main.

Entre avril 2016 et l’été 2016, trois assemblées générales (AG) du personnel ont été organisées coup sur coup à Solférino – une quatrième réunion a eu lieu avec Jean-Christophe Cambadélis. À chaque fois, les salariés présents ont exprimé leur malaise. Un an auparavant, ils avaient déjà très mal vécu une petite phrase glissée par leur patron dans un article de L’Obs : « Certes, tous les permanents ne sont pas au maximum de leur capacité de travail. Oui, la production des secrétaires nationaux se réduit souvent aux communiqués. » Deux AG, au moins, ont eu lieu à la suite de cet article.

Sur la même période, selon plusieurs sources, une vingtaine de départs, sur une centaine de salariés, ont été enregistrés. Dont plusieurs liés à l’ambiance régnant dans certains services. D’après ces mêmes sources, huit personnes ont aussi été arrêtées par leur médecin, ou par le médecin du travail, en raison du climat social. Au moins un salarié l’a été l’an dernier pour « harcèlement moral » et « stress au travail ».

 

Jean-Christophe Cambadélis en août 2015. © Reuters Jean-Christophe Cambadélis en août 2015. © Reuters

 

Des chiffres que la direction du PS dément. Rencontrée longuement mardi 4 octobre (lire notre Boîte noire), celle-ci affirme « ne pas savoir d’où ils sortent ». Elle décompte, en 2015, quatre départs par rupture conventionnelle, encore quatre en 2016, et, cette même année, quatre démissions. Soit douze personnes en tout. Mais, insiste la direction, ces départs ne sont pas motivés par le climat interne. « Les effectifs sont globalement stables, avec 120 salariés », explique-t-elle. Quant aux arrêts maladie, la direction affirme que c’est un « sujet compliqué », sur lequel elle ne veut pas « en dire plus », notamment en raison du secret médical. Mais elle confirme bien un « malaise », qui a conduit Jean-Christophe Cambadélis à lancer un audit social de la maison socialiste.

« Les permanents sont progressivement exclus du processus fonctionnel de décision, désormais restreint à un petit noyau de personnes jugées “de confiance” », détaillait en avril un tract interne de la CGT, révélé par L’Express. Le syndicat dénonçait alors une « culture grandissante de la rétention d’information » et notait que « certains permanents se trouvent dépossédés de leurs missions ». « Une partie croissante des salariés oscillent en fin de compte entre bore-out et burn-out », écrivait encore la CGT. 

Un constat partagé par les salariés que nous avons interrogés. La plupart d’entre eux ont le sentiment d’une perte d’autonomie et de confiance ; et racontent que certaines tâches, qu’ils maîtrisaient jusque-là de bout en bout, doivent désormais être systématiquement validées par le cabinet du premier secrétaire ou les chefs de service.

Certains assistants politiques ont le sentiment de ne plus servir à rien ou de n’être que de simples sous-traitants, que leurs notes sont à peine lues, que les secrétaires nationaux dont ils dépendent sont absents… « Ils ont parfois le sentiment de travailler dans le vide », dit une ancienne de Solférino, sous couvert d’anonymat (voir notre Boîte noire).

« L’information circule en cercles très fermés », confie aujourd’hui un ancien permanent, parti il y a quelques mois. Plusieurs témoins nous ont décrit un climat de « paranoïa ». Dans leur viseur : les proches de Cambadélis, qui travaillent ensemble depuis des années, du Manifeste contre le Front national au Mouvement des jeunes socialistes (MJS) en passant par l’Unef-ID. C’est notamment le cas de Karine Gautreau, Maxime des Gayets ou de Pierre Kanuty. Au PS, ils ont la réputation de former un petit groupe extrêmement soudé.

Un petit cercle qui « n’a confiance en personne », explique une salariée, toujours en poste. Un collègue : « Avec eux, c’est soit tu es avec nous, soit contre nous. » Ils en veulent pour exemple les réunions du bureau national (BN). Sous Martine Aubry et son successeur, Harlem Désir, ils pouvaient y assister à leur guise. Désormais, ils doivent demander l’autorisation. « Il y a trop de fuites », leur aurait expliqué la direction. Cette dernière dément avec force.

Pour elle, il s’agit d’une rationalisation et d’une volonté de remobiliser les cadres socialistes. « À son arrivée, Jean-Christophe Cambadélis a tenu à ce que chaque acteur joue son rôle, explique son entourage. Le bureau national a été sacralisé : on demande plus d’assiduité de ses membres, et tous les membres du BN ne tiendraient pas dans la même salle s’il y avait aussi tous les permanents. On a aussi tenu à ce que les membres du BN ne soient pas représentés par leurs assistants. Nous avons instauré une règle selon laquelle les permanents sont présents quand une question qui les concerne est abordée. »

 

Par Lénaïg Bredoux et christophe Gueugneau

 

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