Près de cent salariés se sont massés mardi soir dans les locaux du CE des usines de la Moulasse, à Eycheil, pour débattre des projets de la direction avec les représentants CGT départementaux. Arguant de la diminution de la consommation du tabac, la direction du groupe SWM (1) a, en effet, annoncé mi-décembre la mise en semi-continu de la machine 1, avant un arrêt définitif programmé en juin, avec comme principale conséquence la suppression de 37 à 55 emplois.
«SWM montre son vrai visage», entame Frédéric Birobent, de l'UD CGT de l'Ariège. Le message transmis aux salariés par le représentant CGT est clair : «Le projet de fermeture de la machine 1 est injustifié sur le plan économique, illégitime au regard du droit du travail, incohérent sur le plan industriel et mortifère pour le territoire». D'autant qu'une étude confiée au cabinet indépendant Map Partners a démontré sa capacité à développer de nouvelles productions moyennant quelques investissements. «La direction veut traiter de manière individuelle, via des départs volontaires, et éviter ainsi les contreparties obligatoires d'un plan social», dénonce Frédéric Birobent, pour qui il importe de «jouer collectif».
250 emplois indirectement menacés:
À la clé pour le site, «la perte de savoir-faire, l'affaiblissement de la capacité de production et, à terme, la mise en péril de son avenir dans un territoire déjà en difficulté». 250 emplois sont indirectement menacés et demain 1 000 à l'échelle du Couserans si le site venait à fermer. «On ne va pas convaincre la direction, on a l'ambition de la contraindre pour défendre l'outil industriel, un bastion historique, pilier économique du territoire.»
C'est par un vote unanime «sans appel» que les salariés ont signifié leur intention de s'engager dans l'action. «C'est positif, il y a une prise de conscience, une dynamique s'enclenche», commente F. Birobent. Pour obtenir satisfaction sur leurs revendications, «arrêt du projet de fermeture, nouveaux investissements sur la MAP 1, maintien de l'ensemble des emplois», il envisage toutes les actions possibles pour mobiliser plus largement, jusqu'au recours à la grève. «Ça sent la rue», entend-on déjà dans l'assistance.
(1) Contactée, la direction n'a pas souhaité s'exprimer publiquement sur le sujet.