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La porte à gauche. Jean FERRAT a chanté que certains prétendent que le bonheur était à la porte à droite. Aujourd’hui est-il à la porte à gauche ? Oui ! mais à la condition de secouer le cocotier de la pensée convenu ! Ce petit blog crée à l’initiative de quelques militants communistes de Vierzon n’a d’autres ambitions que de donner aux citoyens un support pour s’exprimer librement sur les sujets politiques, sociaux ou culturels d’actualité du local à l’international, qui s’émancipe des discours convenus, des lignes officielles décidées par quelques notables de la politique, aux doubles langages, aux bonimenteurs de vraies fausses solutions et qui cultivent la résignation. Déverrouillez les débats et enfoncez la porte à droite (….ou à gauche ?) Les seules limites, car il en faut, à notre liberté : Celle du respect des personnes, le souci de la vérité et de faire vivre le débat. Ainsi seront exclus tous messages comprenant des insultes ou diffamations visant une (des) personne(s), seront exclues, s’ils sont avérées, des informations mensongères ou rumeur infondées. Chacun pourra également participer au débat juste et loyal en signalant un abus de cette nature. Les productions de ces abus seront retirés et l’auteur exclu du blog.

Ô démocratie…

Ô démocratie…

«On parle souvent de la violence du fleuve mais on ne dit rien de la violence des rives qui l’enserrent », écrivait Bertolt Brecht. En démocratie, puisque nous sommes en démocratie, un groupe géant du pneu peut licencier plus de 1 100 personnes, détruire des vies de famille, réduire à néant les efforts et le fruit de dizaines d’années de travail.
Le patron du groupe Titan, Maurice Taylor, peut, comme il l’avait déjà fait, insulter des salariés qui, disait-il, ne travaillent que deux heures par jour ; il peut récidiver et les traiter, comme hier, de fous, et d’auteurs de kidnapping qui ne mériteraient que la pris
on.
Mais que les salariés de cette usine décident de retenir deux membres de la direction et le Medef est vent debout contre « des pratiques d’un autre âge, totalement inacceptables », l’UMP en appelle aussitôt à la force publique, l’ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin demande au gouvernement de faire respecter l’État de droit. Où est le droit ? Alors, non. Qu’on ne compte pas sur nous, dans ces colonnes, pour dénier à ces salariés la légitimité de leur révolte ; et oui le PCF, par la voix de son secrétaire national, a raison, mille fois raison de les soutenir.
Oh, ne soyons pas dupes non plus de ces indignations de la droite dont on peut rappeler tout de même qu’elle fut bien indulgente avec certains activistes de la manif pour tous ou avec les « bonnets rouges ». On voit bien qu’il s’agit aussi de tester le président et le gouvernement. Vous êtes convertis au social-libéralisme, vous avez fait le choix de l’entreprise, vous avez fait le choix du Medef, eh bien, prouvez-le avec les CRS, la matraque et les lacrymogènes ! Allez, franchissez définitivement le Rubicon, affranchissez-vous de toutes les valeurs de gauche. Qui peut dire aujourd’hui que ce discours ne sera pas entendu ?
Ô démocratie, que d’injustices on commet en ton nom ! Qu’il est malsain ce climat où le syndicaliste devient l’empêcheur d’exploiter en rond, de licencier en toute bonne conscience, où le licencié a tort et où le licencieur est une belle figure du capitalisme ! Qu’elle est infirme cette justice où le groupe géant entend avoir pour lui le droit et ne laisser aux salariés que celui de se taire et d’accepter l’inacceptable ! Car les pratiques inacceptables, les pratiques d’un autre âge, monsieur Gattaz, ce sont celles-là, pas l’action des hommes et des femmes qui n’ont pour vivre que leur travail.
Le hasard ou peut-être l’air détestable du temps font que ceci se passe au moment où le chef de l’État et le gouvernement entendent gouverner par ordonnances. C’est tout de même curieux comme les chantres de la démocratie, ceux qui s’en font les VRP, les représentants de commerce dans le monde entier, s’en affranchissent quand ça les arrange. Là, pour le coup, la droite se tait puisque Jean-François Copé a déjà annoncé que c’est ce qu’elle ferait si elle revenait au pouvoir. Mais qu’est-ce que cela veut dire, sinon que l’on a peur, non seulement de la représentation parlementaire, mais que l’on ne veut pas entendre le peuple, qu’on ne veut pas de l’expression des citoyens, des salariés et de leurs organisations, de leurs syndicats, qu’on refuse leur indignation et leur révolte face aux injustices. On a envie de leur dire, avec l’ironie cinglante de Brecht encore, que si le peuple, et en l’occurrence le peuple qui vous a élu ne vous convient pas, il faut le « dissoudre et en élire un autre ».
Par: Maurice Ulrich

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