13 Octobre 2015
Leur épuisement serait tel qu'ils craignent de mettre leur vie ou celle des personnes dont ils ont la charge en danger. Des policiers du service de protection des personnalités (SDLP), un corps d'élite, vont porter plainte cette semaine contre X, rapporte ce lundi BFMTV. Les qualifications retenues sont "mise en danger de la vie d'autrui", "faux" et "harcèlement moral".
Ces fonctionnaires évoquent une surcharge de travail, liée au maintien du plan Vigipirate au plus haut niveau depuis les attentats de Paris en janvier. Le nombre de personnalités à protéger -hommes politiques, représentants religieux ou encore journalistes- aurait décuplé. "Quand on est crevé, qu'on a pas dormi, qu'on est hyper-stressé, en hyper-vigilance constante, et qu'on conduit avec un armement, c'est une bombe à retardement ce service", s'alarme l'avocat des policiers, Laurent Franck Liénard, auprès de la chaîne d'infos. L'un d'entre eux, chargé de suivre l'imam de Drancy, s'est par exemple accidentellement tiré une balle dans la jambe, rapportait en janvier Le Parisien.
Les fonctionnaires auraient accumulé des centaines voire des milliers d'heures supplémentaires non payées, alors que certains responsables se sont octroyé des primes auquel ils n'avait pas droits. S'ils portent plainte pour harcèlement moral, c'est parce qu'ils n'auraient pas reçu de soutien de leur hiérarchie, mais au contraire des remontrances.
Déjà en septembre, France Info révélait la grogne grandissante dans ce service, évoquant "des nuits sans dormir" ou des "semaines sans repos". 150 personnalités, dont les membres du gouvernement, bénéficient de leur protection.
"Ce n'est pas tenable, d'autant que nos journées sont longues: le plus souvent, elles commencent à 8h et se terminent à 23h. Il nous arrive aussi de devoir protéger une personnalité jusqu'au bout de la nuit, si elle a décidé de faire la fête", raconte un certain Antonin dans une tribune au Plus de L'Obs, déplorant "une vie familiale entre parenthèses".
Cette grogne intervient alors que les syndicats de police ont appelé à des rassemblements géants devant le ministère de la Justice à Paris mercredi 14 octobre et devant les tribunaux en province pour dénoncer la rupture entre "police et justice".
Par: Intersyndicale Police.