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La porte à gauche. Jean FERRAT a chanté que certains prétendent que le bonheur était à la porte à droite. Aujourd’hui est-il à la porte à gauche ? Oui ! mais à la condition de secouer le cocotier de la pensée convenu ! Ce petit blog crée à l’initiative de quelques militants communistes de Vierzon n’a d’autres ambitions que de donner aux citoyens un support pour s’exprimer librement sur les sujets politiques, sociaux ou culturels d’actualité du local à l’international, qui s’émancipe des discours convenus, des lignes officielles décidées par quelques notables de la politique, aux doubles langages, aux bonimenteurs de vraies fausses solutions et qui cultivent la résignation. Déverrouillez les débats et enfoncez la porte à droite (….ou à gauche ?) Les seules limites, car il en faut, à notre liberté : Celle du respect des personnes, le souci de la vérité et de faire vivre le débat. Ainsi seront exclus tous messages comprenant des insultes ou diffamations visant une (des) personne(s), seront exclues, s’ils sont avérées, des informations mensongères ou rumeur infondées. Chacun pourra également participer au débat juste et loyal en signalant un abus de cette nature. Les productions de ces abus seront retirés et l’auteur exclu du blog.

On croyait le chapitre Cahuzac fermé.

On croyait le chapitre Cahuzac fermé. On croyait le chapitre de l’an II de Hollande ouvert. Il n’en est rien. Sous la 5e République, l’éthique et la politique sont des adversaires l’un pour l’autre. Ils ne pourront jamais cohabiter pour la simple raison que les institutions de la 5e République organisent l’état d’exception. Ainsi, l’action politique échappe à tout contrôle véritablement démocratique. Que vous soyez pris la main de le sac de l’évasion fiscale, qu’une des deux chambres votent un texte de loi comme l’amnistie de syndicalistes en lutte, ou que le peuple aspire à un changement de cap, si le politique décide de n’en faire qu’à sa tête, il n’en fera qu’à sa tête. Ailleurs cela s’appelle au mieux une république bananière, au pire une dictature qui gère un coup d’état en permanence…Et ce n’est pas qu’une affaire de personne, comme beaucoup l’ont cru. Il ne s’agît pas seulement de l’affaire d’un Sarkozy ou d’un Woerth. Il s’agît bien de l’affaire d’un système, celui de la 5e République.

On croyait donc le chapitre Cahuzac clos. Il ne serait plus ministre. Il ne reviendrait pas à l’assemblée. Mais durant le week end de l’ascension, Jérôme à pris un bain de foule dans sa circonscription. Il souhaite sentir le désir de ses anciens administrés à son égard. Il envisage donc de se présenter à la législative partielle rendue nécessaire par son départ “gracieusement consenti” du palais Bourbon. La France entière le rejette, la justice enquête sur son évasion fiscale, qu’à cela ne tienne! Sous la 5e République un malfrat mal aimé du peuple peut prétendre à une élection dès lors qu’il est en capacité d’activer quelques réseaux de sa baronnie. Monsieur le Baron Cahuzac prend donc un bain de foule pour jauger sa notoriété micro locale. Il faut dire que les militants socialistes du coin sont attachés à leur baron sortant. Un tiers d’entre eux a glissé un bulletin Cahuzac dans l’urne de l’investiture de la baronnie locale alors même qu’il n’était pas candidat puisqu’exclut de son parti, le PS. Alors le baron Cahuzac se sent pousser des ailes. Les prières d’Harlem pourront se répéter à l’envie, il pourra dire et redire qu’il ne désire pas le retour de l’enfant prodigue du social libéralisme, ses prières resteront vaines si le baron Cahuzac entend rester maitre en son domaine. Ainsi fonctionne la 5e République. Une royauté organisée en fiefs, eux mêmes assujettis à quelques barons faisant pluie ou beau temps selon leur bon plaisir. Ségolène ne s’y trompe pas. Elle sait bien que socialiste ou pas, le système offre une voie royale au puissant local, qu’il soit vertueux ou pas, qu’il soit honnête ou malfrat. Elle le reconnait bien volontiers. Avec Hollande :”le rapport au pouvoir n’a guère changé, et c’est un des facteurs de la déception des Français”. Ce n’est pas une affaire de personne donc. Mais bien l’affaire d’un système qui a pour nom la 5e République.

Hier, on reprochait à Nicolas Sarkozy de passer outre le parlement, de se moquer de lui. Aujourd’hui, François Hollande rejette d’un revers de main un texte de loi adopté au Sénat au motif que l’amnistie de syndicalistes en lutte enverrait un trop mauvais signal aux investisseurs et au patronat. Ce faisant, le bon roi Hollande fait d’une pierre trois coups:

  1. il confirme qu’il entend bien user et abuser des pouvoirs extrêmes octroyés par les institutions comme l’avait fait avant lui un certain Sarkozy. Il décide et les chambres doivent suivre. Le parlementaire n’est rien, absolument rien hormis un baron dans son fief local.
  2. L’an II sera à l’image de l’an I qui était à l’image de l’an 0. Le peuple a voté pour un changement fortement promis. Il aura une continuité pourtant rejetée.
  3. La promesse d’une république irréprochable hier, exemplaire aujourd’hui est tout simplement impossible aussi longtemps que la 5e fera loi.

 

Ainsi donc le candidat Hollande n’est pas devenu président d’une république, mais le monarque d’une cour qui complote et intrigue pour que ses intérêts soient satisfaits. Les barons locaux ne veulent pas d’une trop grande transparence de leur patrimoine? De transparence il n’y aura pas. Les riches patrons du CAC 40 ne veulent pas d’une loi favorable aux syndicalistes? De loi favorable aux syndicalistes il n’y aura pas. Les puissants banquiers ne veulent pas d’un pôle bancaire public? De banque publique d’investissement puissante il n’y aura pas. Les riches industriels du nucléaire ne veulent surtout de transition énergétique? De transition il n’y aura pas, pire, privatisation il y aura. Car les puissants de la cour ont des exigences que le monarque ne manquera pas de satisfaire afin de conserver une vie plaisante au château:

les seigneurs de l’assurance vie et de l’épargne retraite veulent des débouchés? Alors, sous l’impulsion des intrigants du Medef, la durée de cotisation augmentera aujourd’hui sous Hollande II comme hier sous Sarkozy 1er. Car personne ne travaille 42 ans aujourd’hui, donc personne ne travaillera 45 ans demain. En réalité, le manque à gagner de pensions incomplètes jette par dizaines de milliers des salariés dans les griffes de banquiers avides.

Les contes et les comtesses du patronat souhaitent une main d’œuvre docile et formatée à l’esprit de la compétition et de la performance? Le monarque Hollande généralisera l’esprit de l’entreprise à l’école. Car la modernité c’est un salarié qui ne conteste pas. Un salarié cultivé qui revendique c’est “has been”…Pourtant, le monde rétrograde où l’enfant subissait l’aliénation du travail dès son plus jeune âge n’est pas si lointain. Le monde de progrès, où l’enfant libéré de l’entreprise allait accéder à la culture et au savoir universel jusqu’à 16 ans, est si proche de nous.

Les ducs et archiducs des complémentaires santé désirent être maîtres au pays de la sécurité sociale? Alors le ministre Sapin leur donne l’assurance de salariés obligés de souscrire à leurs complémentaires privées à travers un accord sur l’emploi que ne sera jamais l’ami des salariés.

Le peuple n’avait jamais été prévenu de tout cela. Car il ne l’aurait jamais accepté. Mais dans la 5e République le peuple ne compte pas. Pire, il n’existe pas. Il est ce tiers état dont on se méfie et qui n’a qu’une seule fonction: permettre l’enrichissement des comploteurs et intrigants de la cour. Il est bien question de le consulter de temps en temps. Alors de temps en temps on lui raconte une fable à laquelle il ne croit plus. Les comploteurs et intrigants de la cour sont éthiquement irresponsables servis par des barons et leur monarque, eux mêmes irresponsables devant la loi. Même passé aux aveux, ils peuvent réinvestir la cour sans qu’aucune règle ne puisse les en empêcher. Une république moderne est une république sans monarque, sans baron et sans cour. Le peuple doit être en capacité de révoquer ses élus, locaux ou nationaux, dès lors qu’ils ne respectent pas leurs engagements, dès lors qu’ils ne respectent pas loi. Imaginez ce que le monarque Hollande aurait fait durant l’an I de son mandat si le peuple avait le moyen de le renvoyer pour non respect du contrat passé? Imaginez ce que le baron Cahuzac aurait fait de son argent acquis auprès des industriels du médicament s’il avait été placé sous le contrôle du peuple dès ses premières fonctions au service de l’état? Chirac et Balladur exploseraient-ils leurs comptes de campagnes électorales, tout comme Sarkozy, s’ils se savaient menacés de révocation par les citoyens? Les élus n’auraient de compte à rendre qu’au peuple. La cour s’effondrerait sur elle même, les comploteurs et intrigants n’auraient plus de complices tacites soucieux de garder une place au château.

Les défenseurs de la 5e crieront au populisme. Ils s’époumoneront à dire qu’A gauche pour de vrai! nous défendons la thèse du “tous pourris”. A l’instar de Ségolène Royal nous ne disons pas “qu’ils sont tous pourris”. Nous insinuons que la 5e République favorise cours et baronnies, complots et intrigues. Car les courtisans et leur monarque ne peuvent être contrôlés. Aussi a-t-elle raison de dire que:

(…) “cela passe aussi par une démocratisation de la société à tous les niveaux. Je pense par exemple à toutes les instances de contrôle (…) qui fonctionnent de façon opaque. Mettons du participatif et de la transparence, c’est ainsi que l’on recréera de la confiance”.

Toutefois, les tentatives de bricolage d’une 5e opaque pour la rendre moins monarchique ont toujours échoué. Il n’est pas une année qui ne connait pas son lot de scandales. Il n’est pas une législature où les parlementaires ne sont pas muselés à un moment ou à un autre. Il n’est pas un président qui ne se soit pas enfermé lui même dans son palais au point de devenir sourd et aveugle à l’énervement de citoyens qui peuvent s’égarer dans l’extrême droite ou se perdre dans l’abstention. La 6e République ne changera pas seulement les règles du fonctionnement politique du pays. Elle obligera au changement économique et social car le peuple retrouvera son pouvoir de contrôle. Ce qui obligera ses élus à respecter la parole donnée sous peine de révocation.

Finalement, une république “royale” est condamnée à l’immoralité sous la pression des courtisans. Finalement, une république sociale est vouée à l’éthique sous la pression de ses citoyens.

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