Des chiffres qui font froid dans le dos, dans le CHER.

L’alimentaire est une demande forte, rattrapée par l’aide à l’énergie. - LEFEVRE Stéphane

La pauvreté augmente dans le Cher et l’Indre. C’est le constat alarmant du Secours catholique qui doit faire face à des situations extrêmes.

Le pauvre est invisible. Il est pourtant partout. En ville. À la campagne. Hommes seuls. Femmes seules. Avec ou sans enfants. Jeunes. Vieux. Familles. L’épaisseur des statistiques annuelles du Secours catholique donne aux pauvres une visibilité statistique que les bénévoles voient, eux, sous la forme de drames humains maintes fois répétés.

Hausse de la pauvreté. Le Secours catholique est venu en aide, en 2013, à 14.000 personnes, dans le Berry (Cher et Indre). Ce qui représente, exprimé pudiquement par le Secours catholique, 5.718 situations de pauvreté (ménages). En hausse de 16 % par rapport à 2012.

Services sociaux. Les personnes en difficulté n’arrivent pas au Secours catholique par hasard. 90 % d’entre elles y sont poussées par les services sociaux.

Nouveaux pauvres. Une constatation frappante : 7 personnes sur 10 sont venues pour la première fois en 2013. Deux tiers des ménages rencontrés par les bénévoles n’étaient pas connus l’année précédente.

Milieu rural. La pauvreté en milieu rural reste forte. Une personne sur trois accueillie réside dans une commune de moins de cinq mille habitants dans le Cher ou dans l’Indre.

Familles avec enfants. Elles représentent 65 % des aidés. Le tiers sont des mères isolées, un autre gros tiers, des familles monoparentales. Plus de la moitié de celles et ceux qui franchissent le seuil du Secours catholique vivent une séparation.

Hommes seuls. C’est une tendance nouvelle et alarmante : la grande exclusion des hommes seuls, liés à un très faible niveau de vie. En Berry, le Secours catholique a reçu 21 % d’hommes seuls avec ou sans enfants.

Aide alimentaire. Cette demande grimpe de 16 % l’an passé. Elle occupe plus de la moitié des demandes d’aides au Secours catholique, loin devant le besoin d’écoute (26 %) et l’aide à l’énergie (38 %).

Impayés. Plus de 7.000 personnes font face à des impayés en 2013. 17 % de plus qu’en 2012. Le montant moyen de ces impayés passe de 1.168 euros à 1.428 euros. La moitié de ces impayés concerne le gaz et l’électricité, le loyer (20 %), l’eau (16 %), le découvert bancaire (29 %) et les mensualités de crédit (10 %).

Propriétaires. Les locataires ne sont pas les seuls à éprouver des difficultés pour se chauffer. De plus en plus de propriétaires également. 12 % en Berry, la moitié au niveau national.

Logements. Autre fait constaté, plus général : les personnes en difficulté sont dans des logements de plus en plus dégradés, ce qui ne facilite pas les économies d’énergie.

Aucune ressource. 13 % des 14.000 personnes accompagnées par le Secours catholique en 2013 ne percevaient aucune ressource. L’alternance travail/chômage/formation est prégnante dans les situations de détresse. Le nombre de personnes percevant une allocation-chômage a bondi de 50 %. 76 % des ménages accueillis par le Secours catholique perçoivent un ou plusieurs types de transferts sociaux.

Chômage. Le taux de chômage des accueillis est passé, en 2013, de 43 à 49 % (contre 9,8 % pour l’ensemble de la population française). Forcément, le pourcentage de personnes ayant un emploi est passé de 23 % à 20 %.

Personnes étrangères. La proportion de personnes de nationalité étrangère est passée, en Berry, de 23 à 32 %. La part de migrants déboutés sans papiers est passée de 30 à 50 %.

Par: En Colère.