Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
citoyen18.overblog.com

La porte à gauche. Jean FERRAT a chanté que certains prétendent que le bonheur était à la porte à droite. Aujourd’hui est-il à la porte à gauche ? Oui ! mais à la condition de secouer le cocotier de la pensée convenu ! Ce petit blog crée à l’initiative de quelques militants communistes de Vierzon n’a d’autres ambitions que de donner aux citoyens un support pour s’exprimer librement sur les sujets politiques, sociaux ou culturels d’actualité du local à l’international, qui s’émancipe des discours convenus, des lignes officielles décidées par quelques notables de la politique, aux doubles langages, aux bonimenteurs de vraies fausses solutions et qui cultivent la résignation. Déverrouillez les débats et enfoncez la porte à droite (….ou à gauche ?) Les seules limites, car il en faut, à notre liberté : Celle du respect des personnes, le souci de la vérité et de faire vivre le débat. Ainsi seront exclus tous messages comprenant des insultes ou diffamations visant une (des) personne(s), seront exclues, s’ils sont avérées, des informations mensongères ou rumeur infondées. Chacun pourra également participer au débat juste et loyal en signalant un abus de cette nature. Les productions de ces abus seront retirés et l’auteur exclu du blog.

Echec scolaire : ces zones où il frappe le plus.

Echec scolaire : ces zones où il frappe le plus.

Outre les inégalités du territoire, la mouture 2014 de la Géographie de l'école donne à voir pour la première fois le risque de décrochage scolaire.

Le ministère de l’Education nationale dispose de milliers de données statistiques qu’il traduit régulièrement en cartes. Dans la Géographie de l’Ecole 2014 qui sort aujourd’hui, on voit surgir, page après page, une France coupée en deux.

D’un côté des espaces plus dynamiques, où les résultats aux examens généraux (brevet, bac général et technologique, bac professionnel) sont supérieurs à la moyenne. Ils correspondent à la Bretagne, éternelle bonne élève, et une bande large qui prend en écharpe le pays du Sud-Ouest à la Région Rhône-Alpes, en évitant le pourtour méditerranéen.

D’un autre côté, la France davantage frappée par la crise économique. En 2011, le taux de pauvreté touche 14,3% de la population, contre 13,0% en 2008, mais le nord de la France, et les départements languedociens ont plongé davantage. Autre drame, qui s’inscrit sensiblement dans les mêmes espaces : 9,6% des jeunes Français (de plus de 17 ans) ne savent pas lire correctement. Mais ils représentent entre 12% et 20% dans les départements du nord, et une partie des départements ruraux de l’auréole du Bassin Parisien. Elle est surtout plus marquée pour les garçons que pour les filles.

Ces milliers de données mises en images révèlent les tendances longues qui travaillent le corps social. Du côté de l’école obligatoire, un coup de gouvernail : l’Etat a décidé de prendre l’échec scolaire à la racine, et fait un effort particulier auprès des plus jeunes. Cela se voit.

Entre 2008 et 2011, le coût d’un écolier a crû de 3,6%, alors que le coût d’un collégien a baissé de 1,6%, et qu’il s’est stabilisé pour le lycéen à -0,1%. Du côté de la poursuite d’études dans le supérieur, l’apprentissage est à l’honneur. Les étudiants optent plus souvent pour lui et alternent stages professionnels payés entre 30% et 100% du Smic, et périodes de scolarisation.

Désormais, ces étudiants représentent le tiers des apprentis (ils sont 438.100 au total), et cette proportion croit rapidement. Sans doute plébiscitent-ils la quasi assurance d’être embauché dans l’entreprise où ils sont en alternance… En revanche, la part des jeunes inscrits à l’université - peu axée sur la formation à un métier - s’érodent un peu (62% en 2008 et 61% en 2011).

Mais on retient dans cette nouvelle édition de la Géographie de l’Ecole une nouveauté, élaborée en collaboration avec quatre chercheurs du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Cereq), Gérard Boudesseul, Patrice Caro, Yvette Greletet Céline Vivent. Cet Atlas académique des risques sociaux d’échec scolaire pourra constituer un outil d'aide à la décision pour les Rectorats et les collectivités locale.

Il offre une synthèse, canton par canton, des facteurs qui contribuent à créer un plus ou moins bon climat de réussite scolaire. Le ministère de l’Education a repris sept indicateurs identifiés par la recherche : le revenu de la famille, le chômage et le niveau de diplôme du ou des parents, le fait que la famille soit monoparentale (le parent a moins de temps pour aider l’enfant à faire ses devoirs), le nombre d’enfants dans la fratrie, les conditions de logement (l’entassement dans un appartement peut nuire au travail scolaire).

En croisant ces différents critères, les chercheurs ont établi une typologie. Quatre familles apparaissent, dont trois familles de territoires à risque.

1. La première, celle des zones les plus risque, regroupe les cantons en rouge et en orange et rassemblent 9,5 millions de personnes de 15 à 64 ans. En rouge, ce sont les cantons urbains qui cumulent toutes les difficultés économique, familiale et culturelle, et en orange, les cantons moins urbanisés ou ruraux (52 habitants/km2) qui ont les mêmes profils : chômage, pauvreté, familles nombreuses…

Ils se trouvent dans le nord et le nord-est de la France, et sur le pourtour méditerranéen : la Seine-Saint-Denis (entre 26 et 34% des 0-17 ans sont pauvres, une proportion qui représente le record en France métropolitaine) ; Vaulx-en-Velin (Rhône) ; les ports en déclin de Fécamp et de Dieppe (Seine-Maritime) et d’anciens fiefs de la France industrielle comme Roubaix, l’ancien pôle mondial de l’économie de la laine, Montbéliard, Saint-Dié (Vosges)…

2. Une deuxième famille rassemble des cantons où le risque d’échec scolaire est plus limité, qui regroupent 17,7 millions de personnes de 15 à 64 ans. Les cantons en jaune rassemblent des centres urbains (Marseille, Le Havre), des villes de toutes tailles (Langres, Chaumont, la partie est de l’agglomération parisienne…) où résident de nombreuses professions intermédiaires, vivant plus souvent en HLM que la moyenne française (14,9% de la population). Les cantons en bleu dessinent la France de petites villes qui échappent à l’influence des grandes agglomérations, où les ouvriers sont nombreux.

3. Une troisième famille, en gris, regroupe les cantons ruraux de la France des massifs montagneux et des plateaux, de la Bourgogne à la Dordogne où " les jeunes qui demeurent passent plus fréquemment un CAP, par tradition ou autocensure… ou encore par obligation s’ils envisagent de s’installer comme agriculteurs ", lit-on dans la publication.

Enfin, en vert, une sixième famille de cantons se caractérise par la sécurité économique et le soutien culturel. Là, les enfants bénéficient de facteurs favorables pour la réussite de leurs études. Ils représentent un canton sur quatre, et 1/5e de la population des 15 à 64 ans, soit 8,5 millions de personnes.

On y retrouve les classes moyennes ou aisées qui vivent dans les couronnes périurbaines des grosses agglomérations telles Versailles, Le Vésinet dans les Yvelines, Gif-sur-Yvette, ou de capitales régionales (Rennes, Dijon, Toulouse…), des zones qui se caractérisent souvent par un PIB important.

Ce voyage cartographique confirme cette certitude : l’égalité scolaire dont rêvait Jules Ferry n'a jamais cessé d'être un mythe.

Par: Caroline Brizard - Le Nouvel Observateur

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article