21 Juin 2016
Depuis le mois de mars, les organisations syndicales et les organisations de jeunesse demandent le retrait du projet de Loi Travail ou Loi El Khomri.
Le gouvernement n’a de cesse d’expliquer que le mouvement s’essouffle. La dernière démonstration de force du 14 juin 2016, que ce soit à Paris ou dans de nombreuses villes de province, avec 1,3 millions de manifestants, prouve bien la grande détermination des salariés, privés d’emploi, jeunes et retraités, pour obtenir le retrait du projet de Loi et gagner de nouveaux droits.
Profitant de violences que nous dénonçons sans aucune concession, le Premier Ministre assimile les manifestants à ceux qu’il qualifie de casseurs et rejette sa propre responsabilité sur les organisations syndicales. Sa solution miracle : interdire les manifestations ! Comme si en muselant la contestation, il réglait le problème !
C’est inaudible et c’est inadmissible ! Il détourne le problème posé par ce projet de loi.
Pendant ce temps-là, l’Euro de foot se déroule en France. Cette grande fête du sport se trouve impactée négativement par des hooligans, qui sont sur le territoire pour gâcher la fête, et non pour y participer, et déverser leurs flots de haine et de violence.
Comment se fait-il qu’ils puissent se déplacer librement ? Nous n’avons pas entendu le premier ministre demander l’annulation des matchs à cause des hooligans …
Le lundi 20 juin 2016, le Comité régional CGT Midi-Pyrénées, avec la FSU et Solidaires, avaient prévu un meeting international (avec les CCOO, l’UGT, la CGIL, etc) suivi d’une manifestation régionale, à Toulouse, à 12 heures, faisant écho aux nombreux messages de soutien reçus par les organisations syndicales internationales depuis le mois de mars.
Hors, ce lundi 20 juin 2016 est programmé un match « à risque », au stadium de Toulouse, entre la Russie et le Pays de Galles.
Il nous semble que dans une démocratie, la responsabilité du gouvernement est bien d’assurer l’expression du mouvement social et de garantir les bonnes conditions du droit de manifester.
La Préfecture a expliqué ses difficultés à garantir la sécurité des cortèges, « compte tenu des mesures de sécurité … dans le cadre de l’organisation à Toulouse de rencontre de football de l’Euro 2016, et au regard du contexte particulier dans lequel se déroulera ce 20 juin la rencontre … eu égard aux risques importants de trouble à l’ordre public susceptibles d’être générés par la convergence de votre cortège avec des supporters recherchant l’affrontement. » et nous a demandé de sursoir à cette initiative .
Dans de telles conditions, notre responsabilité première est de ne pas exposer les salariés, privés d’emploi, jeunes et retraités, à toutes les formes de violences qui n’ont rien à voir avec le sport et encore moins avec l’objet du mouvement social en France.
En tant qu’organisations syndicales responsables, et pour garder le cap sur notre objectif qui est le retrait du projet de loi et l’ouverture de négociations sur un code du travail du XXIème siècle, le comité régional CGT Midi-Pyrénées, la FSU et Solidaires ont décidé de modifier la date de cette initiative.
Nous ne souhaitons pas que le gouvernement puisse à nouveau instrumentaliser de quelconques débordements le 20 juin 2016 en défaveur du mouvement social actuel.
Nous assumons pleinement la responsabilité d’assurer la sécurité des salariés et des jeunes qui font confiance à la CGT en annulant ce meeting. Nous réaffirmons que le monde du travail et notre jeunesse s’honorent de refuser les manipulations du pouvoir pour faire basculer le pays dans la violence.
La victoire sociale est à portée de main au travers des prochaines échéances.
Communiqué commun CGT et Comité régional Midi-Pyrénées.