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La porte à gauche. Jean FERRAT a chanté que certains prétendent que le bonheur était à la porte à droite. Aujourd’hui est-il à la porte à gauche ? Oui ! mais à la condition de secouer le cocotier de la pensée convenu ! Ce petit blog crée à l’initiative de quelques militants communistes de Vierzon n’a d’autres ambitions que de donner aux citoyens un support pour s’exprimer librement sur les sujets politiques, sociaux ou culturels d’actualité du local à l’international, qui s’émancipe des discours convenus, des lignes officielles décidées par quelques notables de la politique, aux doubles langages, aux bonimenteurs de vraies fausses solutions et qui cultivent la résignation. Déverrouillez les débats et enfoncez la porte à droite (….ou à gauche ?) Les seules limites, car il en faut, à notre liberté : Celle du respect des personnes, le souci de la vérité et de faire vivre le débat. Ainsi seront exclus tous messages comprenant des insultes ou diffamations visant une (des) personne(s), seront exclues, s’ils sont avérées, des informations mensongères ou rumeur infondées. Chacun pourra également participer au débat juste et loyal en signalant un abus de cette nature. Les productions de ces abus seront retirés et l’auteur exclu du blog.

Rogoff et Reinhart publient un erratum à leur étude sur la dette.

Un jeune étudiant avait repéré des erreurs grossières dans les formules des deux économistes stars Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff, qui affirmaient que lorsque un pays passe le seuil de 90 % du PIB pour sa dette, sa croissance économique ralentit massivement...

Ils ont dû prendre le chemin de Canossa, mais continuent à porter haut et fort leur message d’origine. Les deux économistes stars Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff viennent de publier un erratum. Leur étude de 2010 sur l’impact de la dette publique sur la croissance étaient entachées d’erreur, comme l’a révélé une équipe de chercheurs de l’université Amherst. Alors qu’un jeune étudiant de 28 ans, au cours d’un exercice d’économétrie, avait repéré des erreurs grossières dans les formules de leurs feuilles de calcul Excel, les deux auteurs ont revu leur copie. Les moyennes et les médianes en ressortent modifiées, bien entendu.

Dans l’étude de 2010, une des conclusions était la suivante : une fois qu’un pays passe le seuil de 90 % du PIB pour sa dette, sa croissance économique ralentit massivement et les pays de l’échantillon considéré entraient même récession (en moyenne 0,1 % de contraction). Dans leur nouvelle étude, qui inclut de nouveaux pays et de nouvelles données, la conclusion est que la croissance médiane chute de 2,8 % à 1,8 %, quand la dette dépasse le seuil de 90 % du PIB. « Ce qu’il faut retenir, a déclaré Carmen Reinhart mercredi, c’est que quelle que soit la façon de prendre les données, vous aboutissez à une perte de croissance de 1 % ». L’équipe de Amherst a toutefois permis de nuancer la conclusion d’origine, qui faisait de la barre des 90 % une limite dangereuse, après laquelle la croissance s’effondrait brutalement. La pente est désormais plus douce.

L’affaire Reinhart - Rogoff a fait grand bruit car cette étude a été utilisée par un grand nombre de responsables politiques dans le débat sur la bonne dose d’austérité à introduire dans les budgets nationaux. Elle a renforcé le camp des partisans de la rigueur. Paul Ryan, le Républicain à la tête de la Commission budgétaire de la Chambre des Représentants, a cité l’étude pour justifier son projet de budget 2013. Dans son texte pour 2014, il pose l’objectif de réduire le déficit fédéral à zéro d’ici 2023. Le Commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, a aussi utilisé le texte pour encourager le pays en difficultés de la zone euro à prendre le chemin de l’austérité.

Dès avant la publication de l’erratum, Olivier Blanchard, l’économiste en chef du FMI, a pris la défense des deux économistes de Harvard, indiquant que « la barre de 90 % me semble un bon point de référence ». La dette publique de la France devrait dépasser les 94 % en 2014.

En démontrant que deux stars de l’économie, Kenneth Rogoff et Carmen Reinhart, avaient commis des erreurs dans les feuilles de calcul Excel qui sous-tendent une de leurs études de 2010, il a déclenché une tempête médiatique.

Il va célébrer, ce weekend, sa toute nouvelle gloire. Thomas Herndon, étudiant de 28 ans à l’université du Massachussetts Amherst, a bénéficié cette semaine d’un coup de projecteur plutôt inhabituel pour un économiste aussi jeune. En démontrant que deux stars de l’économie, Kenneth Rogoff et Carmen Reinhart, avait commis des erreurs dans les feuilles de calcul Excel qui sous-tendent une de leurs études de 2010, il a déclenché une tempête médiatique. Il faut dire que les conclusions de l’étude de Reinhart et Rogoff ont joué un grand rôle dans le débat des trois dernières années sur l’austérité budgétaire. Selon les deux auteurs, la croissance économique d’un pays ralentit massivement quand sa dette dépasse le seuil de 90 % du PIB. C’est en se fondant sur cette étude, notamment, que Paul Ryan, aux Etats-Unis, est parti en guerre contre le déficit public et qu’Olli Rehn, commissaire européen aux Affaires économiques, enjoint aux pays en difficulté de la zone euro de couper dans leurs dépenses.

A l’origine de ce coup médiatique, un banal exercice d’économétrie. Il s’agissait de répliquer les calculs qui sous-tendent une étude fameuse. Thomas Herndon choisit le travail de Reinhart et Rogoff car il est politiquement intéressé par le débat sur l’austérité : je m’inquiète profondément de l’impact des politiques économiques sur la vie des gens , a-t-il déclaré. Il avait des doutes sur le bien-fondé des politiques de réduction drastique des déficits. Il demande donc, en début d’année, leur base de données aux deux économistes vedettes de Harvard. Pas de retour, dans un premier temps. Puis, enfin, un jour, alors qu’il est affalé sur le canapé de sa copine, il reçoit un email de Carmen Reinhart. Elle lui explique qu’elle est surchargée, qu’il peut faire ce qu’il veut avec les résultats de sa propre analyse.

L’étudiant consciencieux commence alors à se plonger dans les tableurs, pour vite se rendre compte que quelque chose cloche avec les formules. Des données critiques sur la Nouvelle-Zélande, le Canada, l’Australie, sont tout simplement exclues des moyennes. Thomas Herndon demande tout de suite à son amie, qui travaille à son Ph. D. en sociologie, s’il a la berlue. Elle corrobore son découverte. Comme l’échantillon de pays développés retenus est finalement assez mince, cet oubli biaise sérieusement les résultats finals. Au-dessus d’une dette de 90 % du PIB, la croissance n’est plus négative de 0,1 %, comme l’avaient affirmé les deux stars, mais positive de 2,2 %.

Thomas Herndon avertit ses deux tuteurs, Michael Ash et Robert Pollin. De prime abord, ils jugent que c’est nécessairement leur étudiant qui se trompe, et non les deux économistes renommés. Après que le jeune homme a repris ses calculs, ils se rendent à l’évidence et décident de publier de nouvelles conclusions, sous leurs trois noms. Pour Michael Ash, une dette publique élevée n’est pas la cause d’une croissance molle, mais la conséquence. La contre-étude est publiée en premier sur le blog financier de Mike Konczal, du Roosevelt Institute. C’est un succès si foudroyant que le site d’hébergement crashe. La machine médiatique s’emballe. Paul Krugman, chantre de l’anti-austérité, s’empare de l’étude, également citée par le prochain gouverneur de la banque d’Angleterre, Mark Carney… Il y a donc de quoi célébrer, chez Thomas Herndon, ce weekend. On peut penser qu’il obtiendra un A à la fin de son semestre…

Le tableau Excel d’origine de l’étude de Reinhart et Rogoff sur la corrélation entre dette et croissance - DR

Le tableau Excel d’origine de l’étude de Reinhart et Rogoff sur la corrélation entre dette et croissance - DR

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