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La porte à gauche. Jean FERRAT a chanté que certains prétendent que le bonheur était à la porte à droite. Aujourd’hui est-il à la porte à gauche ? Oui ! mais à la condition de secouer le cocotier de la pensée convenu ! Ce petit blog crée à l’initiative de quelques militants communistes de Vierzon n’a d’autres ambitions que de donner aux citoyens un support pour s’exprimer librement sur les sujets politiques, sociaux ou culturels d’actualité du local à l’international, qui s’émancipe des discours convenus, des lignes officielles décidées par quelques notables de la politique, aux doubles langages, aux bonimenteurs de vraies fausses solutions et qui cultivent la résignation. Déverrouillez les débats et enfoncez la porte à droite (….ou à gauche ?) Les seules limites, car il en faut, à notre liberté : Celle du respect des personnes, le souci de la vérité et de faire vivre le débat. Ainsi seront exclus tous messages comprenant des insultes ou diffamations visant une (des) personne(s), seront exclues, s’ils sont avérées, des informations mensongères ou rumeur infondées. Chacun pourra également participer au débat juste et loyal en signalant un abus de cette nature. Les productions de ces abus seront retirés et l’auteur exclu du blog.

ITV dans le Nouvel Observateur à La Rochelle, par Gérard FILOCHE.

« Je viens tous les ans à l’université du PS, je ne manque jamais une occasion de débattre. Même si je déteste ce côté festival de Cannes : tous les ministres viennent se montrer, arrivent en groupe suivis par les micros et les caméras. L’important, c’est que les militants puissent discuter entre eux.

Malheureusement depuis l’affaire Cahuzac, très peu de choses ont changé. L’orientation générale ne correspond pas aux attentes de nos électeurs et cela commence à se ressentir.

Dans tous les déplacements que je fais et les réunions auxquelles je participe, j’entends les Français. Cinq millions de chômeurs, dix millions de pauvres, une TVA qui va augmenter, les retraites remises en cause et un droit du travail foulé au pied. Les Français comprennent les conséquences de la loi sur la sécurisation de l’emploi (ANI), texte voté le 14 juin dernier. Les plans sociaux se multiplient.

Les retraites, véritable inquiétude

Aucune bataille comme celle que je mène n’est vaine. Je sais que l’on m’écoute, le gouvernement ne peut ignorer son électorat. Les militants que je rencontre à La Rochelle et ailleurs me disent tous que le gouvernement ne fait pas une politique sociale telle que celle qu’ils avaient défendu pendant la campagne. Ils ne réussissent plus à vivre avec les salaires d’aujourd’hui.

La réforme des retraites suscite une véritable inquiétude. Pourquoi, nous socialistes, touchons à la retraite ? C’est nous qui avons fait la retraite à 60 ans, pourquoi la défaire aujourd’hui ?

La France n’a jamais été aussi riche. Le PIB est deux fois ce qu’il était lorsque l’on a fait la retraite à 60 ans. L’enquête menée par « Challenges » sur les 500 plus grandes fortunes en France montre que les revenus sont passés en un an de 271 milliards à 330 milliards. Ces grandes fortunes ont donc gagné 59 milliards supplémentaires entre juillet 2012 et juillet 2013. Qu’est-ce-que cela aurait été sous la droite ? 59 milliards c’est trois fois le trou de la retraite. Soit il a fallu que ces grandes fortunes travaillent beaucoup, soit ces résultats dépendent du travail et des revenus d’employés, de salariés qui se tuent à la tâche et qu’on voudrait faire travailler plus longtemps.

Marisol Touraine parle d’ »efforts » partagés concernant les retraites. Comment le comprendre ? J’observe de près ce que met en place Bernard Cazeneuve de près depuis la démission de Jérôme Cahuzac. Au budget 2014, la lutte contre la fraude fiscale ne devait rien rapporter. Bernard Cazeneuve prévoit désormais deux milliards d’euros. Or la fraude fiscale coûte 60 à 80 milliards par an. Donc deux milliards, c’est trop peu ! Marisol Touraine estime qu’il faut faire 14 millions d’économies pour financer les retraites. Je réponds qu’on peut trouver cet argent autrement qu’en réformant les retraites. Les millions de gens qui travaillent depuis des années savent que la réforme n’est pas indispensable.

Je suis un socialiste modéré, je défends le programme pour lequel François Hollande a été élu mais il ne l’applique pas.

Les patrons français préfèrent le fric aux travailleurs

Je ne peux plus supporter de savoir que les dividendes se sont élevés à 200 milliards en 2012. Des sommes qui vont dans les îles Caîmans et les caves à subprimes. C’est un argent qui pourrait être réinvesti mais les patrons de notre pays préfèrent le fric à l’emploi. Ils considèrent que placer de l’argent rapporte plus que de placer des travailleurs.

Lorsque j’ai fait une intervention remarquée sur LCI, une phrase a retenue l’attention : « Cahuzac prônait la rigueur et allait chercher les petits salaires et les petites retraites. » 25.000 mails m’ont été envoyés m’expliquant que j’avais raison.

C’est pour cette raison que nous lançons ce samedi un appel des socialistes pour les retraites. Nous rassemblons toutes les motions. La sénatrice Marie-Noëlle Lienemann l’a signé, le vice-président de la région Ile-de-France Emmanuel Maurel aussi.

Le gouvernement ne pourra ignore la mobilisation

La réforme des retraites sera examinée depuis septembre à l’Assemblée. Les syndicats prévoient déjà une mobilisation le 10 septembre. Nous organisons dix meetings dans dix grandes villes françaises où les dirigeants syndicaux seront présents.

Cela me fait drôle d’entendre Marisol Touraine expliquer que la réforme ne serait pas trop “brutale”. Cela signifierait qu’elle a été élue pour faire une réforme brutale ? La retraite moyenne aujourd’hui s’élève à 993 euros une fois la CSG et la CRDS déduites. Comment dire aux gens que ce montant pourrait baisser avec des décotes dans le cas ou les annuités exigées pour un taux plein seraient allongées ?

La gauche doit rester connue pour les réformes d’ampleur qu’elle mène, les 35 heures, la retraite à 60 ans. Jamais jusqu’aujourd’hui la gauche n’avait attaqué le droit du travail à ce point. L’ANI est une loi scélérate, c’est scandaleux qu’une partie de la gauche l’ait votée. Ceux qui l’ont écrite ne savent pas les conséquences pour les Français qui travaillent, les femmes, les personnes à temps partiel. Ils n’étudient pas assez les effets. C’est la loi la plus mal votée de la République (250 députés sur 577) et même les députés de droite se sont abstenus.

Une vraie retraite à 60 ans, c’est possible. Pas un trimestre de plus, pas un euro de moins. Le gouvernement et François Hollande seront obligés d’être sensibles à la mobilisation. Je ne pouvais pas penser que cette équipe serait si droitière. J’imaginais qu’ils mèneraient une politique proche de celle défendue par Lionel Jospin. »

Propos recueillis par Mélissa Bounoua.

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