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La porte à gauche. Jean FERRAT a chanté que certains prétendent que le bonheur était à la porte à droite. Aujourd’hui est-il à la porte à gauche ? Oui ! mais à la condition de secouer le cocotier de la pensée convenu ! Ce petit blog crée à l’initiative de quelques militants communistes de Vierzon n’a d’autres ambitions que de donner aux citoyens un support pour s’exprimer librement sur les sujets politiques, sociaux ou culturels d’actualité du local à l’international, qui s’émancipe des discours convenus, des lignes officielles décidées par quelques notables de la politique, aux doubles langages, aux bonimenteurs de vraies fausses solutions et qui cultivent la résignation. Déverrouillez les débats et enfoncez la porte à droite (….ou à gauche ?) Les seules limites, car il en faut, à notre liberté : Celle du respect des personnes, le souci de la vérité et de faire vivre le débat. Ainsi seront exclus tous messages comprenant des insultes ou diffamations visant une (des) personne(s), seront exclues, s’ils sont avérées, des informations mensongères ou rumeur infondées. Chacun pourra également participer au débat juste et loyal en signalant un abus de cette nature. Les productions de ces abus seront retirés et l’auteur exclu du blog.

Dossier: Rien ne sert de recadrer Moscovici, le problème c’est Solférino.

Dossier: Rien ne sert de recadrer Moscovici, le problème c’est Solférino.

Les plaintes au sein même du PS montent. Les demandes de recadrage pleuvent. A la demande de son président, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault met trop le cap à droite. Alors il faut recadrer tout ça à gauche. Sur les retraites, le dernier texte d’orientation du PS s’écarte, un peu, mais s’écarte tout de même de l’orientation préconisée à l’Elysée et à Matignon et demande un peu plus de participation des revenus du capital. Le naufrage de Batho au profit des gaz de schistes, une revendication majeure des entreprises du CAC 40, inquiète. Le renoncement total à faire la guerre à une finance sans visage et sans morale, à travers l’abandon de la taxe Tobin, provoque la sortie du bois de toute l’aile gauche du parti des sociaux libéraux au pouvoir. « RECADRER » est donc le verbe à la mode à Solférino. Ayrault recadre Batho. Montebourg recadre les écolos. Moscovici recadre les gauchos. Lienemann recadre les socialos libéraux. Mais les recadrages ne serviront à rien. Le problème n’est pas le cadre, mais la pièce que Solférino donne à jouer.

Même recadré, la pièce solférinienne racontera toujours une histoire de droite sans aucune nuance de gauche. La déclaration de Pierre Moscovici à propos de la taxe Tobin n’est qu’un des tableaux de l’acte principal de la politique financière de l’offre. Cet acte prévoit l’exonération des cotisations d’une part, l’exonération fiscale d’autre part, des entreprises et des marchés boursiers. En bref, cette acte pose l’intrigue de la pièce qui se joue, avec des tableaux savamment mis en scène par des concepteurs scéniques biberonnés aux spectacles néo libéraux théorisés, en leurs temps, par deux illustres mais néanmoins lugubres dramaturges, nous citons Ronald Reagan et Margaret Thatcher.

La pièce, quant à elle, a pour titre « la concentration des richesses ». En 1 an, c’est à dire depuis que le metteur en scène de la pièce qui se joue n’est plus Sarkozy mais Hollande, la fortune des 500 plus riches du pays s’est accrue de 25%. Les Pigeons n’ont pas été entendus, ils ont été cajolés, privilégiés. A tel point que 10% de la richesse globale de la France est maintenant détenue par 1/100 000 de ses habitants. Du jamais vu! Pendant ce temps, et en pleine conférence sociale, les chômeurs sont accusés de toucher indûment des allocations à hauteur de 830 millions. Une paille en regard des 330 milliards amassés en une année par 500 personnes, seulement 500 personnes. Hier les chômeurs étaient des fainéants, aujourd’hui ils sont voleurs alors que pour l’essentiel de ces 830 millions, il s’agit d’un simple décalage de trésorerie lié à l’activité réduite des demandeurs d’emploi de catégorie B et C. On sent poindre une remise en cause de l’indemnisation chômage au détriment des sans emploi. On comprend alors que la marche folle de la concentration des richesses ne s’arrêtera pas là.

« Détruisons la retraite par répartition » sera la prochaine scène de cette tragédie solférinienne. En effet, pour que les hyper riches se transforment en mégas riches, il faut que les pauvres se transforment en démunis. L’essentiel de ce qui pouvait être pris aux salariés a été…pris! Le salarié à temps plein est contraint de travailler plus en gagnant moins via l’Accord Medef. Ou bien il devient demandeur d’emploi suite à son licenciement financier déguisé en licenciement économique puisque le directeur du théâtre « Solférino », François Hollande, a décidé de retoquer une disposition des sénateurs de gauche. Beaucoup, arrivés au bout du bout de leurs indemnisations de demandeurs d’emplois perçoivent une « aumône » de solidarité d’à peine 400 Euros. D’autres encore, tombent, avec des millions, dans l’extrême pauvreté. On exagère? On caricature? Sans nul doute, les 500 mégas riches à la tête des principales entreprises « actionnaires » du Medef ne sont pas de votre avis et constatent leur portefeuille d’actions et de patrimoines en tous genres 25% plus fournis que l’an passé. Sans nul doute, les 8 600 000 Français qui vivent sous le seuil de pauvreté ne sont eux aussi pas de votre avis et constatent leur incapacité à payer leur électricité entre autre. Il n’y a donc plus rien, ou presque, à « racler » du côté des salariés. Il faut maintenant « racler » du côté des retraites. Comment? En organisant la faillite du système par répartition afin de jeter les foules dans le panier riche en crabes de la retraite par capitalisation. On laisse faire les licenciements boursiers, on exempte les entreprises de cotisations, on assèche donc les sources de revenus des caisses de retraites. Puis on décrète l’allongement de la durée de cotisation comme seul remède alors que l’âge de départ réel en retraite baisse. A l’arrivée on reverse des pensions misérables. Inquiets de cet avenir noir, ceux qui le peuvent encore souscrivent des assurances vie (premier produit d’épargne en encours), achètent des complémentaires et croient pouvoir dormir sereinement dans la perspective d’un avenir rose. Jusqu’au jour où un crash boursier aura évaporé cette épargne d’une vie. Qu’importe, entre temps les 500 auront explosé d’obésité financière morbide…

La dernière scène solféribienne sera nécessairement tragique. Tout en la rédigeant, les Solfériniens s’effraient eux mêmes et jubilent presque de son efficacité qu’ils croient redoutable.

  • La gauche alternative à Solférino est décrite comme irresponsable et incapable de penser la politique. Cette idée vient de Christophe Caresche et il n’est pas peu fier de la clamer partout. Dans les rôles principaux des gauchistes « sans cervelle » les solfériniens projettent Mélenchon, bien sûr, mais également des habitués du théâtre de la rue Solférino comme Maurel, Guedj, Linemann ou Filoche.
  • L’extrême droite, quant à elle, est présentée comme l’alter ego de la gauche alternative. Marine Le Pen n’est pas pire que Mélenchon. Mélenchon c’est Le Pen. Barroso en personne est prévu pour déclamer ce passage de la scène.
  • Alors le FN monte et atteint des scores inquiétants. La scène prévoit même une « victoire » des frontistes aux européennes de 2014.
  • Le choc est tel, que les électeurs, pris d’une forte poussée de conscience anti fasciste, revotent solférinien et élisent à nouveau François Hollande à la direction du théâtre « Solférino » en 2017.

Voilà donc la dernière scène qu’imaginent les solfériniens.

Ce n’est donc pas Moscovici qu’il faut recadrer mais les Solfériniens qu’il faut virer. Mission impossible diront beaucoup. Obligé d’attendre 2017 affirmeront certains. Quitte à prendre le risque d’un FN installé comme première force politique du pays. Pourtant, nombreux sont les militants du PS qui n’en peuvent plus de cette tragédie solférinienne et qui réclament la redistribution des richesses. De plus en plus bruyants sont ses cadres supérieurs, accessoirement cadres supérieurs du pays lorsqu’ils contestent la politique économique menée en France. Quitter sa compagnie n’est pas facile pour un acteur. Quitter sa famille politique n’est pas si aisé pour un militant ou un cadre politique. Il faut un temps de maturation qu’une simple exhortation ne suffirait pas à accélérer. A gauche pour de vrai! nous en savons quelque chose. Il nous aura fallu plusieurs années pour trouver refuge dans un théâtre plus socialiste, plus écologique, plus écosocialiste que le PS ne le sera jamais. Mais l’urgence se situe en vérité ailleurs. Dans l’immédiat il faut faire cesser la tragédie solférinienne et en particulier ne pas laisser jouer son prochain acte sur les retraites. Si le projet solférinien des retraites devait être repoussé par une mobilisation citoyenne, syndicale et politique unitaire dès la rentrée de septembre prochain c’est tout le système solférinien qui s’écroulerait. Alors, une nouvelle majorité de gauche pourrait voir le jour autour de toutes les forces qui ont contribué à l’éviction de Sarkozy le 6 mai 2012. Car cette majorité existe. A nous tous de la libérer du diktat des metteurs en scène solfériniens et de la tragédie libérale qu’ils imposent à la gauche tout entière.

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