12 Septembre 2013
En France, l’âge moyen d’obtention du premier CDI est de 27 ans, et seul 1 salarié sur 2 n’est pas au chômage au moment où il prend sa retraite. En 2012, les budgets des familles ont baissé de 1%, tandis que ceux des 500 plus grandes fortunes a augmenté de 25%. Seuls 40% des travailleurs touchés par la pénibilité seront concernés par la réforme.
Allons chercher l’argent où il est : égalité salariale hommes-femmes : +10 milliards dans les caisses, exonérations patronales sur les cotisations : 30 milliards.
1- On vit plus longtemps, il faudrait donc travailler plus longtemps, c’est évident!
Faux: C’est parce qu’on travaille plus longtemps qu’on vit plus longtemps, à l’inverse, on voit les conséquences des réformes précédentes : l'espérance de vie en bonne santé diminue depuis 2006. C’est la vision de la société et du travail la plus rétrograde qui soit, à rebours de tout progrès technique et scientifique, à rebours de toute conquête sociale menée jusqu’à aujourd’hui, qui va dans le sens de montrer que plus nous produisons des richesses, plus nous pouvons partager le temps de travail. Aujourd’hui, nous produisons assez pour partir à la retraite à 60 ans, mais dans une dizaine d’années, nous pourrions partir encore plus tôt !
2– Par cette mesure, on sauve le système des retraites:
Faux: Souvenez-vous, l’augmentation de la durée de cotisation était une mesure préconisée par le nauséabond rapport Gallois. Il a donc donné un chiffrage très précis de ce que rapportera cette réforme : quasiment rien. Cela rapportera 2.7 milliards d’euros d’ici 2030... En rendant impossible pour notre génération l’idée d’un départ à un âge digne à taux plein, il s’agit de nous pousser à abandonner l’idée d’avoir accès à une vraie retraite, où à se tourner vers des fonds de pension privés qui ont la rentabilité pour but, et qui sont encore plus instables. Soumises au cours de la bourse, on peut perdre tout ce qu’on a épargné du jour au lendemain...
3– Mais les retraites, c’est un problème démographique...
Faux: c’est un problème de répartition des richesses. Celles-ci n’ont jamais été aussi importantes, et pourtant, elles n’ont jamais été autant accaparées par le patronat et la finance. Le déficit des caisses est actuellement de 20 milliards d’euros ? Les exonérations de cotisations sociales accordées au patronat c’est 30 milliards par an !
4– Dans cette réforme, on a demandé un effort à tout le monde.
Faux: D’après les chiffres du gouvernement, le coût de la réforme serait estimé à 3,8 milliards d’euros en 2014. Sur ce montant, 2,8 milliards, soit 73% environ du coût total, seront supportés par les salariés et les retraités. le patronat aura droit à une compensation de près de 30 milliards d’euros financé sur notre dos, en échange d’une hausse de cotisation de 2.5 petits milliards d’euros. Où le gouvernement va-t-il prendre les 30 milliards ? Il n’a pas encore arrêté son choix, pour pouvoir différer les annonces.
5– Cette réforme fait payer les pots cassés aux jeunes:
Vrai: C’est d’ici 2020 que la durée de cotisation doit augmenter jusqu’à 43 ans, qui commencera à toucher les jeunes nés dans les années 70, jusqu’à nos générations. Vu les contrats-jeunes , les parcours précaires et en pointillés qu’on n’a cessé de nous imposer précisément à cette période, la jeunesse exploitée est tout particulièrement lésée ! En admettant qu’on trouve un emploi stable à l’âge de 27 ans, et qu’on ne subisse strictement aucune interruption de carrière, c’est pendant 40 ans qu’il nous faudrait travailler pour obtenir une retraite à taux plein !
6– Enfin, des mesures pour l’égalité hommes/femmes!
Faux: malgré les diverses gesticulations, aucune mesure n’a été prise pour mettre fin aux inégalités salariales hommes/femmes, 25 milliards d’euros qui restent bien au chaud dans la poche des patrons. Et parce que + de salaires = + de retraites, si on mettait fin à ces discriminations, c’est 10 milliards d’euros supplémentaires que l’on retrouverait dans les caisses de retraite !
7– enfin, une vraie mesure prise pour reconnaître et aider les étudiants!
Faux: une vraie mesure prise pour les étudiants qui sont sûr de pouvoir débourser 2800 euros pour racheter 1 année dans les 5 à 10 ans suivant l’obtention du diplôme, pour qu’elle soit comptabilisée, et ce, sous réserve de n’avoir pas été salarié durant cette période... Bien peu sont concernés ! Et si la prise en compte des années d’apprentissage dans le calcul des annuités est un point positif, il n’y a aucune mesure prise pour la reconnaissance des stages que l’on nous pousse sans cesse à effectuer.
8– Cette loi va nous rendre plus compétitifs?
Faux Aucune des lois n’augmente la compétitivité de notre économie, elle augmente le profit des patrons. Historiquement, ce qui nous rend compétitifs, ce sont les investissements dans la recherche, qui nous permettaient de produire des idées et des biens de qualité, le fait d’avoir des travailleurs formés, en bonne santé... Tous ceci fait défaut parce que le patronat ne veut plus que les richesses produites par les travailleurs financent les services publics, la sécurité sociale, ni même à l’investissement dans les entreprises. À la place, il accapare tout cet argent. Dans quelques temps, ils vont encore venir en réclamer davantage, en disant que la compétitivité est toujours en berne !
Par MJCF.