Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
citoyen18.overblog.com

La porte à gauche. Jean FERRAT a chanté que certains prétendent que le bonheur était à la porte à droite. Aujourd’hui est-il à la porte à gauche ? Oui ! mais à la condition de secouer le cocotier de la pensée convenu ! Ce petit blog crée à l’initiative de quelques militants communistes de Vierzon n’a d’autres ambitions que de donner aux citoyens un support pour s’exprimer librement sur les sujets politiques, sociaux ou culturels d’actualité du local à l’international, qui s’émancipe des discours convenus, des lignes officielles décidées par quelques notables de la politique, aux doubles langages, aux bonimenteurs de vraies fausses solutions et qui cultivent la résignation. Déverrouillez les débats et enfoncez la porte à droite (….ou à gauche ?) Les seules limites, car il en faut, à notre liberté : Celle du respect des personnes, le souci de la vérité et de faire vivre le débat. Ainsi seront exclus tous messages comprenant des insultes ou diffamations visant une (des) personne(s), seront exclues, s’ils sont avérées, des informations mensongères ou rumeur infondées. Chacun pourra également participer au débat juste et loyal en signalant un abus de cette nature. Les productions de ces abus seront retirés et l’auteur exclu du blog.

Cet été la droite se noie et Solférino coule.

le-psc-1-un-diplome-de-secourisme_600Le buzz médiatique du moment est la noyade. Les vacanciers sont irresponsables. Ils prennent des bains hautement dangereux, ils se noient en masse. Pourtant, en ce début d’été, les morts par noyade ne sont pas plus nombreuses qu’en 2012. Mais il faut bien parler de quelque chose qui claque, qui fait du bruit. Alors le chiffon du PV à l’encontre du vacancier imprudent est agité, des éditions spéciales de JT réalisées. Pendant ce temps on ne parle pas, ou si peu, d’une droite qui se noie dans l’idéologie nazie. Pendant ce temps, les solfériniens ne se rendent même pas compte en quoi ils sont, pour une large part, coresponsables de cette noyade dans l’idéologie la plus immonde.

La noyade d’été de la droite française dans l’hitlérisme le plus abjecte a commencé au centre. A l’UDI pour être des plus précis. Le criminel se nomme Gilles Bourdouleix. Et comme chaque été depuis 2007, les victimes sont les Roms. « Hitler n’en a pas tué assez » a lancé le député-maire de Cholet. Gilles Bourdouleix est donc maire. Gilles Bourdouleix est donc député. Gilles Bourdouleix est à l’UDI, le courant politique de droite supposé être humaniste. D’évidence Gilles Bourdouleix s’est senti poussé des ailes nasillardes durant la troisième semaine de juillet. Son statut d’élu local et national, au nom de l’humanisme de droite, n’a donc pas réussi à exercer une censure suffisante sur son racisme profond. Il s’est lâché le Bourdouleix, comme jamais un élu de la république non frontiste ne l’avait fait avant lui. Comment en est-on arrivé là?

La noyade d’été de la droite française dans l’hitlérisme le plus abjecte s’est poursuivie dans les réseaux d’extrême droite. Plus habituel, certes. Mais toujours aussi insupportable. La cible est un journaliste dont le seul crime est d’être juif. Une pétition est donc lancée contre Frédéric Haziza par Ayoub, le leader des assassins de Clément Méric. L’objectif, obtenir la démission du journaliste juif. Des milliers de pétitionnaires cautionnent l’acte criminel de Ayoub et sortent donc de l’anonymat. Comment en est-on arrivé là?

La droite française n’a pas encore touché le fond. Après les Roms, après les juifs, on s’attaque aux homos. Après l’UDI et les amis du FN c’est au tour de l’UMP de s’agiter. « Ce qui est cool avec Act Up, c’est qu’ils portent déjà le triangle rose. Ça va faciliter les choses« . Cette phrase est écrite par un militant actif du parti de Copé, Fillon, Guéant, Lagarde, Hortefeux et Sarkozy. Il s’appelle Stéphane Journot. Il déteste les homos. Il s’oppose au droit au mariage pour tous. Il sait qu’en twittant sa prose hitlériste il sera lu par des dizaines, des centaines, des milliers. Pourtant il le fait, sans plus d’état d’âme. Comment en est on arrivé là?

Les condamnations sont tombées, des menaces d’exclusion prononcées. Mais la levée de boucliers ne suffit pas à nous rassurer. Simplement parce qu’il y a encore une toute petite décennie, aucun élu, aucun militant de la droite parlementaire n’aurait osé reprendre la symbolique nazie pour exprimer une idée. Parce qu’aucun personnage politique public de la droite plus du tout républicaine n’aurait osé scander qu’Hitler est un modèle. Alors cette question nous hante comme elle ne nous a jamais hanté: comment en est-on arrivé là »?

Sur les questions économiques et sociales, plus rien ne différencie véritablement Solférino de la droite « traditionnelle » française. Nous ne passerons pas en revue les mesures prises par François Hollande et son gouvernement depuis plus d’un an maintenant. Tout comme nous ne rappellerons pas les projets qui enflammeront la rentrée de septembre. Tout comme nous ne vous parlerons pas de notre président qui sillonne, depuis le début de l’été, la France en répétant que la croissance est là, à portée de mains. Tout comme nous ne répéterons pas comment il promet d’aller chercher des emplois avec les dents. Le président « normal » s’est transformé en président actif, hyperactif même. Il n’est pas non plus utile de rapporter les propos de notre ministre de l’intérieur, Manuel Valls, qui vocifère que notre pays vit une crise de l’autorité. Ainsi, même sur la forme, les Solfériniens ne se différencient plus de la droite « traditionnelle » française.

Or, pour exister politiquement, la droite « traditionnelle » cherche à se différencier de solfériniens qui lui collent aux basques. Elle se radicalise donc. D’abord elle s’est rassurée durant l’interminable séquence du mariage pour tous. Ce qui aurait du durer quelques semaines dès l’élection de 2012 s’est éternisé pendant des mois et des mois laissant le temps au côté le plus obscur des droites françaises de se fédérer et de s’organiser. Cette durée « interminable » s’explique par les tergiversations d’un président de la république peu favorable au mariage pour tous et qui s’est même laissé aller à promettre au maire récalcitrant la possibilité d’user de leur « droit de retrait » avant de retirer ses propos. Ensuite, la guerre contre les « terroristes intégristes islamistes » maliens conjuguée aux mots d’une élue socialistes de Marseille à l’égard des Roms ou encore ceux du ministre de l’intérieur à l’égard de la sécurité qui ne serait ni de droite ni de gauche finissent par :

  • d’une part valider la thèse droitière selon laquelle la force règle tout,
  • « droitiser » encore plus la droite française d’autre part.

Certes, la sécurité n’est ni de droite, ni de gauche. Mais son traitement l’est totalement. Ce que Valls nie semble-t-il, à l’instar de l’ancien ministre du budget qui niait la lutte des classes au profit d’une approche exclusivement libérale de l’économie.

La conséquence de ce naufrage droitier des solfériniens est la radicalisation de la droite « traditionnelle » qui s’inquiète de la montée du FN. En réalité ce n’est pas la société française qui se « droitise », mais les cadres dirigeants du parti socialiste qui abandonnent la gauche en ne croyant plus en la vertu du rapport de force à l’égard des pouvoirs financiers, en ne croyant plus aux vertus de la prévention sécuritaire par une politique économique et sociale populaire. A Trappes comme à Bobigny, dans les quartiers nord de Marseille comme dans la banlieue de Lyon, la crise n’est pas celle de l’autorité, mais celle d’une économie qui paupérise les pauvres, qui enrichie les riches.

Septembre sera un mois capital pour refaire surface. retraiteLa droite sera devenue unique dans la mesure où plus aucun surmoi ne préserve ses membres de leurs pulsions les plus racistes. Qu’ils militent à l’UMP, au FN ou à l’UDI ils sont désormais capables d’avoir Hitler pour référence. De leur côté, les Solfériniens finiront le travail de Balladur et Fillon contre les retraites. Il sera alors de la responsabilité de tous les militants de gauche de se mobiliser et de s’unir, quelle que soit leur provenance partisane. En particulier ceux du PS et d’EELV qui ne manifesteront pas contre un gouvernement « écolosocialiste ». Mais contre une droite qui se noie dans le racisme le plus primaire et des Solfériniens qui coulent dans le libéralisme le plus sauvage.

Par agauchepourdevrai.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article