La porte à gauche. Jean FERRAT a chanté que certains prétendent que le bonheur était à la porte à droite. Aujourd’hui est-il à la porte à gauche ? Oui ! mais à la condition de secouer le cocotier de la pensée convenu ! Ce petit blog crée à l’initiative de quelques militants communistes de Vierzon n’a d’autres ambitions que de donner aux citoyens un support pour s’exprimer librement sur les sujets politiques, sociaux ou culturels d’actualité du local à l’international, qui s’émancipe des discours convenus, des lignes officielles décidées par quelques notables de la politique, aux doubles langages, aux bonimenteurs de vraies fausses solutions et qui cultivent la résignation. Déverrouillez les débats et enfoncez la porte à droite (….ou à gauche ?) Les seules limites, car il en faut, à notre liberté : Celle du respect des personnes, le souci de la vérité et de faire vivre le débat. Ainsi seront exclus tous messages comprenant des insultes ou diffamations visant une (des) personne(s), seront exclues, s’ils sont avérées, des informations mensongères ou rumeur infondées. Chacun pourra également participer au débat juste et loyal en signalant un abus de cette nature. Les productions de ces abus seront retirés et l’auteur exclu du blog.
2 Mai 2017
Contrairement à ce qu’il a déclaré, François Fillon a commencé à rémunérer son épouse Penelope dès 1982, comme chargée de mission à l’Assemblée nationale, et non pas depuis 1986, comme il l’a affirmé. La justice vérifie aujourd’hui la réalité des prestations fournies.
François Fillon a encore menti. Le 6 février, lors d’une première conférence de presse sur les affaires, le candidat LR avait assuré n’avoir « rien à cacher », ayant « toujours fait de la transparence une exigence ». Mais contrairement à ce qu’il a affirmé ce jour-là et après, les premières rémunérations de son épouse Penelope par l’Assemblée nationale ne remontent pas à 1986, mais à 1982, d’après des informations recueillies par Mediapart.
Penelope Fillon a en fait bénéficié d’argent public dès le premier mandat parlementaire de son mari, grâce à des contrats d’études ou de missions commandées par celui-ci. Ces premiers contrats intéressent évidemment la justice, qui tente de vérifier la réalité du travail fourni à cette époque par Mme Fillon, déjà soupçonnée d’emploi fictif et aujourd’hui mise en examen pour « recel de détournement de fonds publics » et « recel d’escroquerie aggravée » (entre autres infractions).
Les policiers de l’Office anticorruption (OCLCIFF) cherchent donc la trace des rapports supposés avoir été rédigés entre 1982 et 1986 au terme desdites missions. Jusqu’ici, ni Monsieur ni Madame n’ont rendu publics l’existence de ces études, ni les documents censés en découler.
Depuis le début de l’affaire, l’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy n’a eu de cesse de jouer sur les mots et les dates. Après avoir indiqué dans un premier temps, sur TF1, avoir rémunéré sa femme à partir de 1997 et assuré qu’avant cela, elle travaillait « bénévolement » à ses côtés depuis 1981, François Fillon a ensuite confirmé, en conférence de presse le 6 février, n’avoir pas tout à fait dit la vérité à la télévision.
« Mes réponses ont été imprécises, avait-il répondu ce jour-là à Mediapart, qui l’interrogeait sur cette contradiction. Il m’a fallu cinq jours pour obtenir toutes les fiches de paie de mes collaborateurs de l’Assemblée nationale, quand manifestement certains organes de presse les ont déjà. Oui, mon épouse a travaillé pour moi depuis le début. Oui, elle a commencé à être rémunérée en 1988. »
Quelques heures plus tard, les équipes de l’ancien premier ministre publiaient sur son site les « salaires nets moyens perçus au titre de son emploi comme collaboratrice parlementaire par Penelope Fillon entre 1986 et 2013 », révélant les deux petites années de rémunération antérieures à 1988 omises par le candidat LR dans sa réponse à Mediapart. Mais là encore, aucune trace des rémunérations perçues par son épouse avant cette date.
Sollicité par Mediapart lundi 10 avril, Me Antonin Lévy, l’avocat de François Fillon, n’a pas souhaité commenter nos informations. Quelques heures après la mise en ligne de notre article, Me Lévy a toutefois confirmé nos informations auprès de l'agence Reuters, en précisant que magistrats et policiers diposaient de ces éléments depuis la fin janvier. « La bonne question à se poser, c'est pourquoi le Parquet national financier qui, lui, savait depuis des semaines, n'en a pas parlé, et pourquoi cette information sort à 14 jours du premier tour », a déclaré l'avocat, en dénonçant une nouvelle « fuite à charge » et une « instrumentalisation de la procédure ».
Mis en examen le 14 mars pour détournements de fonds publics, complicité et recel de détournements de fonds publics, complicité et recel d’abus de biens sociaux, et manquement aux obligations déclaratives à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, le candidat de la droite à l’élection présidentielle a refusé de répondre aux questions des juges d’instruction et s’est contenté de leur remettre une déclaration, mise en ligne dans l’après-midi même sur le site du Figaro.
Seule une hypothétique élection à la magistrature suprême pourrait le faire bénéficier, pendant de la durée de son mandat, de l’immunité présidentielle.
Par Michel Deléan, Mathilde Mathieu et Ellen Salvi