16 Décembre 2016
Le Capital a peur. Les banquiers envoient leurs agents médiatiques au charbon pour s'assurer que Jean-Luc Mélenchon ne sera pas présent au 2e tour. Ils savent que cette probabilité est à considérer sérieusement. Il pourrait se retrouver face à Fillon (ou un autre, qu'importe !) et, si les indécis, se mettent à lire le programme des Insoumis, tous les espoirs sont permis, d'où affolement général...
Le Capital a peur. Les banquiers envoient leurs agents médiatiques au charbon pour s'assurer que Jean-Luc Mélenchon ne sera pas présent au second tour. Ils savent maintenant que cette probabilité est à considérer sérieusement. Il pourrait se retrouver face à Fillon (ou un autre, qu'importe !) et, si les indécis, se mettaient à lire le programme des Insoumis, tous les espoirs sont permis, d'où affolement total. Pour monter l'opinion contre lui, ils ressortent le fantôme du communiste avec le couteau entre les dents. Que ce soit la droite officielle ou son clone qui n'a plus de socialiste que le nom, ils possèdent tous les grands journaux, via 9 milliardaires, banquiers et marchands de canons, sans compter la télévision aux ordres du pouvoir. Il faut donc faire peur.
On a donc droit au couplet contre l'antisémitisme pour empêcher la communauté juive de voter pour lui, parce que condamner la colonisation et la politique d'extrême-droite du gouvernement israélien leur permet de faire un amalgame honteux. On charge Fidel Castro de manière délirante sans aucune connaissance de l'histoire de Cuba pour l'assimiler à un dictateur, en évitant de rappeler les 52 années d'embargo et les 500 tentatives d'assassinat. Même chose avec Poutine qui n'est évidemment pas un saint, loin de là, mais qui doit résister aux attaques américaines dont les bases encerclent la Russie. On focalise tout sur Alep alors que des massacres aussi terribles se déroulent dans d'autres villes, d'autres pays, encore plus meurtriers (détail d'importance puisque c'est sur le devant de l'actualité, mais il n'y avait plus aucun journaliste à Alep et l'ONG Syria Charity qui a son siège à Paris est essentiellement financée par l'Arabie Saoudite).
Tout cela tient du "roman national". On en remet une couche avec ses supposées accointances avec Tariq Ramadan ou celles de Clémentine Autain. Calomniez, il en restera toujours quelque chose. Le Capital n'a pas fini de porter des coups bas, car l'enjeu est de taille. On le montre grimaçant, on l'accuse d'être agressif face aux provocations de journalistes qui essaient de le coincer avec des questions idiotes, sans savoir que Mélenchon est né mal-entendant et que toute agression verbale non frontale le déstabilise à cause de son handicap. On lui reproche d'accaparer le pouvoir alors qu'il a déclaré mettre en place une Constituante chargée d'élaborer la Constitution de la VIe République, proposant la révocation possible de tous les élus sans exception en cours de mandat. De plus, aucun élu ne pourra participer à la Constituante et aucun de ses rédacteurs ne pourra ensuite être élu. Doutant de la réalité de la démocratie sans éducation de la population, j'envisageais de m'abstenir, mais devant les attaques incessantes contre le candidat des Insoumis, je comprends qu'il exprime une chance de sortir du marasme où les cyniques se complaisent.
Quelques pistes en nota bene : le vote blanc reconnu, le droit de vote dès 16 ans, sortie des traités européens pour retrouver une cohérence politique et économique, sortie de l'OTAN, œuvrer pour la paix au Moyen Orient, arrêt de la collaboration avec les pétro-monarchies, 35 heures réelles, retraite à 60 ans, recrutement de 60 000 enseignants, augmentation du SMIC de minimum 150€, remboursement des soins prescrits y compris dentaires et optiques, transition écologique vers 100% d'énergies renouvelables d'ici 2050, cantines 100% bio, etc. Il manque fondamentalement des propositions sur la culture, ce qu'aucun autre candidat hélas n'avance non plus.
Par Jean-Jacques Birgé.