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La porte à gauche. Jean FERRAT a chanté que certains prétendent que le bonheur était à la porte à droite. Aujourd’hui est-il à la porte à gauche ? Oui ! mais à la condition de secouer le cocotier de la pensée convenu ! Ce petit blog crée à l’initiative de quelques militants communistes de Vierzon n’a d’autres ambitions que de donner aux citoyens un support pour s’exprimer librement sur les sujets politiques, sociaux ou culturels d’actualité du local à l’international, qui s’émancipe des discours convenus, des lignes officielles décidées par quelques notables de la politique, aux doubles langages, aux bonimenteurs de vraies fausses solutions et qui cultivent la résignation. Déverrouillez les débats et enfoncez la porte à droite (….ou à gauche ?) Les seules limites, car il en faut, à notre liberté : Celle du respect des personnes, le souci de la vérité et de faire vivre le débat. Ainsi seront exclus tous messages comprenant des insultes ou diffamations visant une (des) personne(s), seront exclues, s’ils sont avérées, des informations mensongères ou rumeur infondées. Chacun pourra également participer au débat juste et loyal en signalant un abus de cette nature. Les productions de ces abus seront retirés et l’auteur exclu du blog.

Depuis le Brexit, l'Europe est tellement inquiète pour son propre sort qu'elle voit dans chaque scrutin un risque d'explosion. Une crainte exagérée : le « non » de l'Italie au référendum voulu par Matteo Renzi n'a pas entraîné la panique annoncée.

Il est évidemment beaucoup trop tôt pour tirer des conclusions définitives de cet épisode. Affirmer que le risque financier a disparu serait commettre une dangereuse erreur : les banques italiennes sont, objectivement, fragiles. Les déboires de Monte dei Paschi, la plus vieille d'entre elles, en sont la preuve la plus évidente. La taille de l'Italie est telle qu'une crise violente du pays serait d'un tout autre impact que les mésaventures de la Grèce, qui feraient figure, rétrospectivement, de mise en bouche. Et les fragilités de la zone euro sont trop profondes pour prendre le sujet à la légère.

En revanche, l'inquiétude qui entourait ce scrutin permet de tirer une conclusion sur l'air du temps : l'heure est à la fébrilité. Pour partie, cela peut se comprendre. Difficile d'affronter avec légèreté les échéances électorales, lorsque l'année qui se termine a été marquée par le référendum britannique sur le Brexit, puis l'élection de Donald Trump. Ces deux consultations ont servi de révélateur de la défiance des peuples à l'égard de leurs représentants et, bien souvent, l'irrationalité y a triomphé sur l'exactitude des faits. Difficile, aussi, de ne pas percevoir une grande fatigue démocratique dans le camp occidental, quand de récents sondages démontrent que ce sont les jeunes qui semblent le moins attachés aux institutions libérales de nos pays. Difficile, enfin, de ne pas être dubitatif sur l'avenir du projet européen, quand le Brexit est brandi comme un trophée par tous les souverainistes d'Europe, dopés par l'absence de projet fédérateur de l'Union européenne. De fait, à Bruxelles, malgré - ou à cause de - l'activisme de la Commission sur de nombreux fronts, la passion européenne n'est plus. Qui porte et incarne une vision pour l'Europe ?

Dans ce contexte, le référendum italien apparaît comme un révélateur : l'Europe est tellement inquiète pour son propre sort qu'elle en perd son discernement. Lundi dernier, la tentation était grande, en Europe, de se laisser aller au simplisme au sujet des consultations de la veille. Un peuple, en Autriche, avait « bien » voté, au contraire d'un autre, en Italie. A des scrutins qui, pourtant, n'avaient pas grand-chose en commun, on appliquait la même grille de lecture : si les « populistes » avaient perdu ici, ils avaient, hélas ! triomphé là.

En plus d'être objectivement malade, l'Europe est devenue hypocondriaque. Un peu de recul aurait pourtant dû faire relativiser la situation : ce qui se jouait dans la péninsule italienne n'était pas une consultation sur l'Union européenne, mais une affaire de politique intérieure. Si l'Europe a effectivement compliqué le débat, la question posée aux électeurs concernait avant tout les institutions italiennes et elle était doublée d'un vote portant sur la personne du Premier ministre, Matteo Renzi. Face à des partis souverainistes d'Europe, qui voulaient en faire un sondage sur l'Union européenne, il aurait été bon d'opposer une saine indifférence. Au lieu de cela, l'Europe entière, ses médias notamment, portés par des marchés inquiets, ont laissé s'installer l'idée qu'un départ de Renzi pouvait être le début de la fin.

Par: Gabriel Grésillon.

 
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