A quelques mois de l'élection présidentielle, le fossé entre les citoyens et leur dirigeants semble encore s'agrandir. Selon un sondage Harris Interactive pour l'association Transparency international France et le cabinet Tilder, plus d'un Français sur deux (54%) pense que "les personnes exerçant des responsabilités importantes ou ayant du pouvoir sont pour une grande partie d'entre elles corrompues".
40% des personnes interrogées estiment ainsi que seule "une petite partie d'entre elles" est corrompue, et 6% considèrent qu'elles ne sont "pas corrompues". Les politiques comptent parmi les catégories qui suscitent le plus de méfiance.
En tête des responsables jugés les plus corrompus figurent les parlementaires français (77%), les députés européens (76%) et "le pouvoir exécutif national" (72%). Les juges (37%), les militants associatifs (34%) et dirigeants de PME (22%) arrivent en bas de classement. Les syndicalistes (64%) et les journalistes (58%) sont dans la moyenne.
Pour lutter contre "la corruption de la vie politique", les personnes interrogées jugent à 84% qu'il serait positif de "favoriser le renouvellement des responsables politiques (limitation des mandats dans le temps et interdiction du cumul d'un mandat de parlementaire avec un mandat d'exécutif local). 83% estiment également efficace de limiter et contrôler plus strictement le financement de la vie politique "venant des partis, des entreprises et des particuliers".
Un encadrement plus strict du lobbying (79%), un renforcement de l'indépendance de la justice (78%) et un contrôle a priori de la situation fiscale des ministres et des hauts fonctionnaires (78%) sont également plébiscités.
Les dispositions pour permettre aux citoyens "de participer plus activement aux décisions qui les concernent" (développer les pétitions, les "consultations citoyennes" en ligne...) recueillent l'assentiment de 75% des personnes interrogées.
Par:
L'enquête a été réalisée en ligne du 23 au 25 août auprès de 1 000 personnes de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.