
Un nouveau « BahamasLeaks ». L'ancienne commissaire européenne à la Concurrence Neelis Kroes a été directrice d'une société aux Bahamas durant son mandat, contrairement aux règles européennes, a révélé mercredi la presse néerlandaise. D'après les documents en possession du quotidien Süddeutsche Zeitung et du Consortium international des journalistes d'investigation ICIJ, Neelis Kroes a été directrice de Mint Holdings Ltd, une entreprise offshore établie aux Bahamas, « du 4 juillet 2000 au 1er octobre 2009 », ont indiqué les quotidiens néerlandais De Trouw et Het Financieele Dagblad.
Or les commissaires européens doivent, au début de leur mandat, renoncer à toutes leurs fonctions de direction et notifier toutes celles, rémunérées ou non, des dix années précédentes dans un registre public. L'ex-ministre néerlandaise des Transports, qui dit s'être désinscrite depuis 2002, assure avoir quitté Mint Holdings au début de son premier mandat comme commissaire européenne en 2004 et évoque une faute administrative en 2009, ont rapporté les médias néerlandais.
L'ancienne commissaire « était, selon ses propres dires, un directeur non exécutif et aurait donné des conseils stratégiques à Mint Holdings qui voulait racheter des parts du géant américain de l'énergie Enron pour 6 milliards de dollars », précisent les quotidiens. « Ce rachat a échoué à l'été 2000. » « Parce que Mint Holdings n'a jamais été opérationnelle, selon elle, elle n'a jamais fait état de sa fonction de direction », ajoutent De Trouw et Het Financieele Dagblad, qui publient plusieurs documents dont la source n'a pu être confirmée. Neelis Kroes « reconnaît qu'elle est formellement en infraction avec le code de conduite des commissaires européens », a-t-elle réagi auprès des deux quotidiens néerlandais.
Son avocat a informé le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. Cette docteur en économie assure en prendre l'entière responsabilité et accepter les conséquences, d'après les journaux. Quelque 1,3 million de documents d'entreprises aux Bahamas en possession de Süddeutsche Zeitung et de l'ICIJ ont été révélés sous le nom de « BahamaLeaks », selon De Trouw et Het Financieele Dagblad.