La porte à gauche. Jean FERRAT a chanté que certains prétendent que le bonheur était à la porte à droite. Aujourd’hui est-il à la porte à gauche ? Oui ! mais à la condition de secouer le cocotier de la pensée convenu ! Ce petit blog crée à l’initiative de quelques militants communistes de Vierzon n’a d’autres ambitions que de donner aux citoyens un support pour s’exprimer librement sur les sujets politiques, sociaux ou culturels d’actualité du local à l’international, qui s’émancipe des discours convenus, des lignes officielles décidées par quelques notables de la politique, aux doubles langages, aux bonimenteurs de vraies fausses solutions et qui cultivent la résignation. Déverrouillez les débats et enfoncez la porte à droite (….ou à gauche ?) Les seules limites, car il en faut, à notre liberté : Celle du respect des personnes, le souci de la vérité et de faire vivre le débat. Ainsi seront exclus tous messages comprenant des insultes ou diffamations visant une (des) personne(s), seront exclues, s’ils sont avérées, des informations mensongères ou rumeur infondées. Chacun pourra également participer au débat juste et loyal en signalant un abus de cette nature. Les productions de ces abus seront retirés et l’auteur exclu du blog.
16 Août 2016
Elle n’a publié que deux romans que, déjà, elle impose son regard dans le tableau de la société transalpine. Et s’installe dans une lignée d’écrivains italiens à la fibre sociale. Premier article d’une série de six qui tenteront de composer la famille de plume de Silvia Avallone.
On a souvent dit de l'Italie qu'elle était le laboratoire politique de l'Europe, inventant, parfois pour le meilleur et souvent pour le pire, le fascisme, la démocratie chrétienne, le populisme télévisuel manière Berlusconi et l'eurocommunisme des années 1970. On aimerait aussi que l'Italie, et cette fois toujours pour le meilleur, devienne le laboratoire littéraire de l'Europe. C'est la conclusion que l'on tire de la découverte, forte, percutante, poignante, de l'œuvre de Silvia Avallone. À 32 ans, elle a à son actif deux denses romans et une longue nouvelle (ainsi qu'un recueil de poésie, non traduit), tous exceptionnels. Précarité de la jeunesse ; désindustrialisation, absence de tout espoir politique collectif ; misère des diplômés, tentés de se construire un à-côté du monde plus conforme à leurs valeurs ; omniprésence de la télévision, seule perspective d'ascension sociale pour la jeunesse issue du milieu populaire… Le tableau de l'Italie des années 2000 est aussi sombre que précis. Il s'inscrit dans la longue tradition littéraire italienne du réalisme. La suite de cette série s'efforcera, de manière aussi subjective qu'assumée, d'évoquer sur le mode du jeu des sept familles – le grand-père, la grand-mère, le père, etc., Silvia Avallone étant la fille – une généalogie balisée de quelques œuvres de cette littérature italienne à la fibre sociale, qui propose un tableau de la société transalpine si loin de l'autofiction et autres formes de déballages narcissiques tellement en vogue en France.
Le premier roman d'Avallone, D'acier (Liana Levi, 2011, paru l'année précédente en Italie), s'est vendu à plus de 500 000 exemplaires en Italie, et a été adapté au cinéma. Deux gamines de treize ans, Anna et Francesca, voient leur corps se métamorphoser pour les rendre rien de moins que des bombes sexuelles. Elles en sont conscientes. Et c'est le seul atout qu'elles possèdent pour percer dans le huis clos de la via Stalingrado de la ville industrielle de Piombino, sur le littoral de la Toscane, ancien bastion communiste. « L'idée de la municipalité communiste, c'était que les métallos aussi avaient droit à un appartement avec vue. Sur la mer, pas sur l'usine. Quarante ans plus tard, tout avait changé : il y avait l'euro, la télé à la carte, les paraboles, mais il n'y avait plus de démocratie chrétienne, ni de parti communiste […] Mais les barres d'immeubles étaient toujours là, et l'usine, et la mer. »