29 Août 2016
La hausse des prix des transports et des loyers entraîne une augmentation de 1,23 % du coût de la vie pour les étudiants à la rentrée 2016, selon l'Unef.
Loyers trop élevés, transports trop chers... Le coût de la vie continue de grimper pour les étudiants à la rentrée 2016. Selon l'Unef, la moitié d'entre eux est obligée de cumuler job et études, et 12 % financent leur cursus avec un prêt. Dans une étude publiée ce dimanche 14 août, l'Union nationale des étudiants de France annonce que la facture va augmenter cette année : « Pour la rentrée 2016, le coût de la vie augmente de 1,23 %, soit près d'un point de plus que l'inflation. » Déjà, lors de la rentrée 2015, l'augmentation était de 1,1 %, soit environ quatre fois l'inflation.
La hausse « atteint + 9,7 % depuis le début du quinquennat », souligne le premier syndicat étudiant à moins de neuf mois de la présidentielle de 2017. Pour l'Unef, cette nouvelle augmentation « va accentuer les inégalités sociales et la précarité déjà existante pour les étudiants ». « Si l'Unef a obtenu des mesures de protection comme le gel des tarifs obligatoires [frais d'inscription, restaurant universitaire, sécurité sociale, NDLR] ou l'augmentation des bourses, cela ne permet que de ralentir l'augmentation du coût de la vie pour les étudiants », estime-t-il. Le syndicat, mobilisé ces derniers mois pour le retrait de la loi travail aux côtés d'organisations de salariés, réclame « une refonte de la protection sociale des jeunes et un plan de vie étudiante ambitieux ».
Pour réaliser un tel plan, l'Unef préconise « un nouvel investissement dans le système de bourses », « l'ouverture du RSA aux moins de 25 ans » et un investissement « dans les aides indirectes » concernant notamment le logement, premier poste de dépenses des étudiants (55 %). En effet, selon lui, la hausse du coût de la vie pour la rentrée 2016 s'explique en premier lieu par l'augmentation des prix des loyers dans 15 villes universitaires, ainsi que par une hausse des tarifs des transports. « Alors que 19 % des étudiants vivent dans la pauvreté, ou encore que 60 % d'entre eux sont exclus du système de bourse, il est urgent d'agir », interpelle le syndicat étudiant.
« Plus de la moitié des villes universitaires voient les loyers des petites surfaces s'envoler, avec une hausse de 1,38 % à Paris et de 0,5 % pour le reste de la France », souligne l'étude. Et six villes cumulent à la fois une augmentation des loyers et des transports : Paris, Bordeaux, Lyon, Orléans, Besançon et Nice.
Si c'est en région parisienne que le montant des loyers des petites surfaces est le plus élevé avec un loyer moyen mensuel de 806 euros en 2016, contre 795 euros en 2015 – augmentation imputée notamment au « non respect de l'encadrement des loyers » –, Bordeaux fait figure de plus mauvais élève. Avec une hausse de 4,7 %, le loyer moyen, pour les 41 258 étudiants de la capitale girondine ne vivant plus chez leurs parents, est passé de 468 euros par mois en 2015 à 490 euros en 2016. Suivent Le Mans avec + 3,45 % (319 à 330 euros), Orléans avec + 2,39 % (376 à 358 euros) et Caen avec + 2,38 % (378 à 387 euros).
Côté transports, c'est également Bordeaux qui récolte les mauvais points, avec une hausse de 7,43 % du tarif étudiant, passé de 210 euros par an en 2015 à 225,60 euros en 2016. La ville est suivie par Lyon (+ 2,65 %), Paris (+ 2,40 %), Nice (+ 2 %) et Nantes (+ 1,12 %), le « tarif jeunes » restant le plus cher dans la capitale (341,90 euros).
Pour financer ces dépenses, 12 %, soit 300 000 étudiants, ont recours à un prêt, d'un montant moyen de 10 000 euros, selon l'Unef. Et près de 50 % d'entre eux occupent un emploi pendant l'année scolaire, 30 % à temps plein. « La moitié de ces jobs n'ont aucun rapport avec les études et mettent en concurrence le temps passé à travailler et celui passé à étudier », met en avant le syndicat, qui souligne qu'« avec un étudiant sur deux qui échoue en licence, le salariat étudiant se place en tête des causes de cet échec ».