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La porte à gauche. Jean FERRAT a chanté que certains prétendent que le bonheur était à la porte à droite. Aujourd’hui est-il à la porte à gauche ? Oui ! mais à la condition de secouer le cocotier de la pensée convenu ! Ce petit blog crée à l’initiative de quelques militants communistes de Vierzon n’a d’autres ambitions que de donner aux citoyens un support pour s’exprimer librement sur les sujets politiques, sociaux ou culturels d’actualité du local à l’international, qui s’émancipe des discours convenus, des lignes officielles décidées par quelques notables de la politique, aux doubles langages, aux bonimenteurs de vraies fausses solutions et qui cultivent la résignation. Déverrouillez les débats et enfoncez la porte à droite (….ou à gauche ?) Les seules limites, car il en faut, à notre liberté : Celle du respect des personnes, le souci de la vérité et de faire vivre le débat. Ainsi seront exclus tous messages comprenant des insultes ou diffamations visant une (des) personne(s), seront exclues, s’ils sont avérées, des informations mensongères ou rumeur infondées. Chacun pourra également participer au débat juste et loyal en signalant un abus de cette nature. Les productions de ces abus seront retirés et l’auteur exclu du blog.

Loi sur le travail: «Le gouvernement ne peut pas avoir raison tout seul»

François Hommeril, le nouveau président de la CFE-CGC, veut décoller l’étiquette « réformiste » qui caractérise aux yeux de beaucoup la confédération des cadres. « Les politiques nous maintiennent dans des cases caricaturales avec leur discours “ceux qui sont d’accord avec moi, sont réformistes”, un concept positif, les autres sont des contestataires, soit un concept négatif. C’est inacceptable ! », assène celui qui a succédé à Carole Couvert lors du congrès du syndicat de l’encadrement, à Lyon, les 1er et 2 juin derniers. Candidat malheureux en 2013 contre celle qui fut la première femme à diriger la centrale des cadres, François Hommeril, 55 ans en juillet, revendique « une troisième voie », « un syndicalisme militant, pas béni-oui-oui, qui fait des propositions et sait dire non quand cela s’impose ».

S’il compte s’inscrire dans les pas de sa prédécesseure, qui a su développer l’audience de l’organisation – premier syndicat chez Renault, Air France, deuxième à EDF, la CFE-CGC, qui revendique 160 000 adhérents, gagne du terrain dans les entreprises – ses prises de position s’annoncent nettement plus tranchées. « François sera beaucoup plus offensif que Carole », commente Alain Giffard, de la Fédération des finances et de la banque, qui devient secrétaire général, et le secondera avec Frank Zid, trésorier. Sur la loi sur le travail, François Hommeril est très clair. C’est une mauvaise loi. Et le gouvernement doit renvoyer son projet de réforme à la négociation entre syndicats et patronat.

François Hommeril © dr François Hommeril © dr

« Le discours de François en a surpris plus d’un au congrès », raconte un président fédéral, « ravi de cette mise au clair ». Jusqu’à présent, la CFE-CGE, certes très critique sur le projet, se contentait de réclamer le retrait de quelques articles comme les “accords offensifs” et les référendums d’entreprise. « La CFE-CGC ne parle pas de retrait du texte, car ce serait “connoté CGT” mais elle est aujourd'hui assez proche dans ses revendications de la CGT qui a changé de ton et ne réclame plus le retrait du texte, se disant ouverte à la discussion, notamment sur quatre points majeurs de désaccord, les mêmes que la CFE-CGC : l'inversion de la hiérarchie des normes ; le périmètre des licenciements économiques ; l'instauration d'un référendum en cas d'accord minoritaire ; et la réforme de la médecine du travail », note un observateur du microcosme social. 

« La CFE-CGC a toujours traîné les pieds et refusé le projet de loi sur le travail mais désormais, elle l’affirme beaucoup plus nettement. C’est un nouveau caillou dans la chaussure du gouvernement qui ne peut plus dire qu’il s’appuie sur une majorité syndicale dite “réformiste” », remarque Jean-Marie Pernot, le spécialiste des syndicats qui perçoit « une balkanisation du champ syndical »: « Nous ne sommes plus dans la configuration de 2008 avec deux pôles, d’un côté, la CFDT, de l’autre, la CGT et FO. Aujourd’hui, ce sont les petites organisations qui progressent, la CFE-CGC, l’Unsa. Si la CFDT ravit la première place aux élections professionnelles en 2017, ce sera plus à cause d’une érosion de la CGT que d'un progrès de la CFDT. »

Géologue de formation, François Hommeril se dit « très indépendant sur le plan politique » et traîne des décennies de militantisme syndical à la CFE-CGC. Il a fait toute sa carrière dans le privé, au sein du groupe Pechiney, au centre de recherches sur l'aluminium de Gardanne (Bouches-du-Rhône), puis sur le site de La Bathie, en Savoie. Délégué de site, délégué central, représentant au comité de groupe, président d’une union départementale CFE-CGC…, il a gravi tous les échelons du syndicalisme. Lors du rachat de Pechiney par le canadien Alcan en 2003, puis d'Alcan par l'américain Rio Tinto en 2007, il était chargé des négociations côté salariés. « Le militantisme ne m'a apporté que des emmerdes mais si c'était à refaire, je le referais car la société industrielle est devenue d'une cruauté et d'une injustice inégalées, la subir sans rien dire m'est insupportable et le syndicalisme m'a rendu à la condition d'acteur dans un monde à la dérive sur le plan social », déclarait-il à l’AFP avant le congrès. Entretien.

Le gouvernement refuse de faire marche arrière sur la loi sur le travail. « Reculer serait une faute politique », dit Manuel Valls. Que vous inspire sa stratégie ?

La position du gouvernement n’est plus tenable. Il ne peut pas dans ce pays avoir raison tout seul contre tous. Nous sommes dans une impasse dont il ne pourra pas sortir. Il doit avoir le courage politique de mettre de côté ce projet et de le renvoyer à la négociation entre partenaires sociaux. Il peut et il doit mettre en suspension le processus parlementaire.

C’est un changement de cap notable par rapport à votre prédécesseure qui demandait le retrait de quelques articles. Vous rejoignez la CGT et FO dans le camp des opposants à la loi sur le travail qui devient ainsi majoritaire…

La CFE-CGC a toujours été opposée à la loi sur le travail. Nous ne l’avons jamais défendue, au contraire de la CFDT ou la CFTC. Dès le début, nous avons affiché notre opposition car cette loi, qui équivaut à dix négociations interprofessionnelles, n’est pas une bonne loi. Pour deux raisons. Trop de mesures sont des régressions sociales. Je ne vais pas rentrer dans le détail, car à mon avis, ce n’est plus le sujet aujourd’hui. L’autre raison porte sur la façon dont elle a été proposée sans aucun processus de concertation avec les partenaires sociaux. Et c’est d’ailleurs l’une des raisons principales de l’échec total du gouvernement à la faire accepter : il a créé les conditions d’un désordre social et politique. Notre position n’a donc jamais changé. Ce qui a changé, c’est le contexte. On a joué le jeu des institutions parlementaires, des amendements, de la démocratie mais l’usage du 49-3 par le gouvernement a modifié la donne. 

Face au passage en force du gouvernement, pourquoi n’êtes-vous alors pas dans la rue, partie prenante du mouvement social ? Votre place n’est-elle pas là, pour peser dans le rapport de force et vous faire entendre, quand bien même manifester ne serait pas dans votre ADN ?

Le congrès vient de se terminer. On ne peut décider d’une ligne aussi tranchée et engageante si elle n’est pas validée, en interne, par nos militants et nos instances. Et comme vous le rappelez, ce n’est pas dans l’ADN non plus de notre organisation, même si cela nous est déjà arrivé de descendre dans la rue pour les retraites, le temps de travail.

Le paysage syndical est polarisé avec d’un côté, la CFDT et de l’autre, la CGT et FO. Vous, vous revendiquez une « troisième voie », un réformisme militant capable de proposer mais aussi de dire non. Mais vous n'êtes pas très audible… 

La division syndicale est organisée par nos gouvernements. Même si dans nos fondements, nous sommes un syndicat pragmatique, engagé à travailler, à discuter, à collaborer pour porter des réformes dans une démarche de progrès social, nous ne sommes pas un syndicat assigné à résidence dans un camp ou dans l’autre. Ce sont les politiques qui nous maintiennent dans des cases caricaturales avec leur discours “ceux qui sont d’accord avec moi sont réformistes”, un concept positif, les autres sont des contestataires, soit un concept négatif. C’est inacceptable ! Et je décolle l’étiquette de réformiste qu’ils nous collent. La réforme, ce n’est pas le moins-disant social !

 

Par:  Rachida El Azzouzi.

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