29 Mars 2016
En amont de la journée de manifestation, la CGT a présenté mercredi matin sa propre proposition de Code du travail. Au programme: primauté de la négociation de branche, réduction du temps de travail...
«Travailler plus, être payé moins, pouvoir être viré plus facilement». Le projet de loi El Khomri ne passe pas auprès de la CGT! Vent debout contre le texte, la centrale appelait aux côtés d'organisations de jeunesse, de FO et de la FSU à manifester ce mercredi. La CGT demande au gouvernement de rediscuter un par un tous les points de sa loi. À cette fin, elle a bâti un contre-projet «pour un Code du travail du XXIème siècle», en opposition au projet du gouvernement qui provoquerait, selon la centrale, un retour aux années Zola.
Sans surprise, la CGT s'oppose à la montée en puissance du dialogue social au niveau de l'entreprise, proposée par Matignon. Pour la centrale de Montreuil, les accords collectifs de branche restent le meilleur rempart pour la protection des salariés. «Plus on monte dans les niveaux de négociation, plus on s'extrait du lien de subordination, ce qui permet une négociation plus efficace.» justifie-t-elle.
La CGT demande encore la sanctuarisation du contrat de travail, qui ne pourrait être modifié via la négociation collective qu'en termes favorables pour le salarié. De manière générale, la CGT s'oppose à toutes les dernières tentatives, notamment dans la loi Rebsamen, d'assouplissement de la négociation collective, qui «en ferait un outil de flexibilité à l'usage du patronat.»
Semaine des 32 heures
Interrogé sur la peur de l'embauche que ressentiraient des patrons de PME, et contre laquelle le texte du gouvernement entend lutter en sécurisant les licenciements, Philippe Martinez, le numéro un de l'organisation syndicale, reconnaît qu'il y a bien «un problème avec les PME». Mais pour lui, l'incertitude provient non pas des prud'hommes mais des donneurs d'ordre des PME, les grands groupes qui annulent trop facilement leurs projets. La solution est alors simple: «il faut que les grandes entreprises mettent la main à la poche pour aider les PME a créer de l'emploi», assène le leader.
La centrale ne se contente pas de défendre la négociation collective traditionnelle. Elle réclame aussi de nouveaux droits pour les salariés: la semaine de 32 heures de travail «qui permettrait d'anticiper les ruptures technologiques et de lutter contre la discrimination hommes/femmes», selon Fabrice Angeï, chargé des questions emploi à la CGT, ou encore le nouveau statut du travailleur salarié, qui permettrait aux actifs de bénéficier tout au long de leur carrière d'un socle interprofessionnel de droits cumulatifs, transférables d'un emploi à l'autre.
Par:Nicolas MAURY.