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La porte à gauche. Jean FERRAT a chanté que certains prétendent que le bonheur était à la porte à droite. Aujourd’hui est-il à la porte à gauche ? Oui ! mais à la condition de secouer le cocotier de la pensée convenu ! Ce petit blog crée à l’initiative de quelques militants communistes de Vierzon n’a d’autres ambitions que de donner aux citoyens un support pour s’exprimer librement sur les sujets politiques, sociaux ou culturels d’actualité du local à l’international, qui s’émancipe des discours convenus, des lignes officielles décidées par quelques notables de la politique, aux doubles langages, aux bonimenteurs de vraies fausses solutions et qui cultivent la résignation. Déverrouillez les débats et enfoncez la porte à droite (….ou à gauche ?) Les seules limites, car il en faut, à notre liberté : Celle du respect des personnes, le souci de la vérité et de faire vivre le débat. Ainsi seront exclus tous messages comprenant des insultes ou diffamations visant une (des) personne(s), seront exclues, s’ils sont avérées, des informations mensongères ou rumeur infondées. Chacun pourra également participer au débat juste et loyal en signalant un abus de cette nature. Les productions de ces abus seront retirés et l’auteur exclu du blog.

La destruction des partis communistes par le haut, et comment y remédier, ou la FIN du CENTRALISME DÉMOCRATIQUE.

Merkel, Walesa, Gorbatchev franchissent un point symbolique du Mur de Berlin. (Sipa)

Merkel, Walesa, Gorbatchev franchissent un point symbolique du Mur de Berlin. (Sipa)

Reprise d'un texte d'octobre  2013 :

 

Note additionnelle (2) du 27 septembre 2015 : j'hésite en ce moment entre deux pistes théoriques pour paver la route à la reconquête mondiale du socialisme: réassumer à 99% l'histoire du socialisme réel du XXème siècle (non à 100%, il y aura toujours des scories), tout en la reécrivant en langage moderne, en partant du constat que les choix politiques de ses dirigeants historiques, notamment Staline, ont sans doute été les meilleurs possibles vu les circonstances où ils ont dû agir;

ou bien, comme dans l'article ci-desssous, considérer que la période caractérisée par l'organisation des partis de la troisième Internationale est maintenant close. Ces deux approches sont assez divergentes, même si elles ne sont pas à proprement parler contradictoires.

J'ai assisté à la conférence de l’économiste communiste américain Roger Keeran qui présentait son ouvrage « le socialisme trahi », éditions Delga, aux Cordeliers vendredi soir (11 octobre 2013).

L’auteur a donné au public un aperçu du contenu de son ouvrage qui comble un vide dans les études historiques. Il cherche à comprendre le mécanisme de la chute du parti et de l'État soviétiques, en partant du constat à contre-courant que loin d’avoir échoué, l’économie planifiée soviétique se serait avéré un remarquable succès, malgré un ralentissement dans les dernières années. Il explique cette chute brutale et imméritée par la formation d’une classe d’entrepreneurs de la « seconde économie » qui ne pouvait prospérer que par la corruption des autorités, et dont les intérêts ont fini par prévaloir parmi les cadres soviétiques.

Mais ce qui est particulièrement frappant, à le lire, c'est la constatation du fait que le parti communiste soviétique a été détruit d'en haut suivant un schéma qui s'est reproduit un peu partout (en France, en Italie, et même aux États Unis).

Gorbatchev et sa clique ont à un moment donné décidé de rétablir le capitalisme, et la masse des soviétiques et des membres du parti, bien que fondamentalement opposée à ce choix, s'est laissée faire, par discipline, et en cohérence avec sa culture politique, le centralisme démocratique. Nous-mêmes, nous pouvons je pense y retracer notre incapacité à combattre victorieusement la mutation du PCF depuis 1994 environ.

Dans une situation miroir, si Obama décidait d'établir le socialisme aux États-Unis, parviendrait-il à son but? Poser la question, c'est y répondre, même si certains fêlés de la droite américaine croient que c'est son intention (et d'après RK, certains communistes américains le croient aussi, malheureusement!). C’est que l’organisation du capitalisme est à la base une organisation « moléculaire » pour reprendre un concept de Gramsci, type d'organisation qui n'est pas traduisible en terme d'État ou d'armée, groupements qui sont soudés par la discipline. Son appareil d'État qui se construit par dessus le niveau moléculaire n'est pas indispensable à court terme et elle peut survivre sans lui au moins pendant un certain temps. Les églises et les appareils intellectuels organisés peuvent aussi prendre le relais en cas de défaillance provisoire de l’État.

Il apparait de plus en plus clairement que l'organisation centralisée des partis issus de la Troisième Internationale, et le principe du centralisme démocratique, malgré les succès importants qu'elle a permis dans une longue phase historique, s'est avérée complètement inadaptée à la défense stratégique du socialisme, et qu'elle est devenue à la longue par un renversement dialectique significatif sa faiblesse majeure (1). 

Pour lire une description vigoureuse de cette première conception du parti, lire ici :Le parti du prolétariat, d'après Gramsci.

Il faudrait imaginer pour rebondir dans le monde tel qu’il a évolué depuis 1989 un type d’organisation des communistes où une grande cohérence autour d'une référence commune ("stalinienne", assumée comme telle) théorique et historique simple s'allierait à une autonomie d'action à la base, et au niveau local, permettant néanmoins des regroupements rapides et l’exploitation de la surprise, qui importe autant en politique qu’en stratégie militaire. Un certain nombre de ces traits sont caractéristiques des organisations religieuses qui comme chacun peut le voir chaque jour sont loin de s'affaiblir dans ce monde. Forte cohérence autour du dogme, faible administration centrale, dont le rôle se borne le plus souvent à valider (ou non) les initiatives de la base.

Une telle variété d’organisations pourrait différer d’analyse sur bien des points, mais ni plus ni moins que les partis communistes n’ont différé entre eux au final dans leur cadre national. Un parti "moléculaire", une organisation qui mène une guérilla politique permanente dispose d’une géométrie variable, d’une frontière poreuse avec l’extérieur, son modèle n’est plus l’État mais la société. Et qui se compose de « bandes » s’unissant et se dissociant suivant les configurations tactiques du terrain, par monts et par vaux. 

Il ne s’agit pas d’une démarche coopérative suivant les idées de Proudhon, car le parti moléculaire est bien politique, et non une tentative de s’organiser à l’écart de la politique. Il ne s'agit pas non plus de micro politique à la manière prônée par Michel Foucault, qui consiste à fédérer un mouvement multicolore à partir de luttes locales, éparses, et souvent réactionnaires, dans la petite bourgeoisie ou le lumpen-prolétariat, mais d’organiser localement un combat à porté universelle, d’organiser en réseau la contradiction principale capital travail, avec la contradiction secondaire entre le capitalisme mondialisé et les résistances nationales.

Il s'agit d'utiliser la référence marxiste et léniniste et l’histoire du socialisme du XXème siècle (autour d'un corpus classique de textes fondamentaux de Marx Engels Lénine Staline et Gramsci) comme intégrateur moral des organisations moléculaires, qui ne sont pas forcément liées par une chaine de commandement, ou par une organisation para étatique. Le sentiment de sécurité que donne l’appartenance formelle à un parti plus ou moins intégré dans la société, participant aux élections, etc., est très illusoire, et doit se retrouver avantageusement dans l’idéologie, dans la "foi", en lui accordant un certain rôle d'armature mythologique. 

Ce qui autorise les militants communistes à utiliser comme support matériel à leur action l'ensemble des organisations populaires ancrées dans la vie démocratique électorale et syndicale, dans la mesure où au niveau local elles sont souvent de plain pied avec les luttes réelles. Les partis de la Troisième Internationale ont toujours su le faire dans les circonstances de clandestinité, quand justement la chaine de commandement s'affaiblissait, et nous sommes dans le monde de la marchandise et du spectacle des clandestins (malheureusement sans les compensations d'une aura romanesque ni d'une trempe d’acier). 

Le but n'est pas de contrôler des organisations à des fins opportunistes ou alimentaires. Le but reste le but central de toute action politique, le pouvoir gouvernemental, accessible seulement pendant les révolutions dans les configurations fluides où toutes les frontières fondent dans le changement ultrarapide du réel. Quand la forme même de l'organisation politique est flexible et en réinvention, comme en France de 1789 à 1794. Ce n'est pas l'État en lui-même qui est dissout par l'évolution mondialisée du capitalisme, mais ses formes et ses limites qui sont retructurées et remaniées. Le parti du prolétariat est tactiquement mimétique de l'État qu'il combat, au niveaux mondial, nationnal-régional et local.

Dans le mouvement communiste après l'effondrement de 1989, une fois la légitimation donnée par l’URSS disparue, l’exigence de discipline a fini par produire une concurrence risible de micro-organisations qui se croient toutes la seule légitime, processus dégénératif qu’avaient connu auparavant dans des termes identiques le trotskisme, puis le maoïsme. L’autorité et l’unité de commandement nécessaires ne peuvent pas apparaitre de cette manière là, d’autant que les qualités nécessaires pour obtenir de l'influence sur un petit groupe à l’écart du monde réel ne sont certes pas les bonnes pour en avoir sur le monde ouvert de la révolution.

Il est remarquable que Staline, conscient des risques de dégénerescence du parti, ait tenté de manière répétée (en 1937 et en 1944) d'établir un contre pouvoir en URSS, notamment par l'introduction de la candidature multiple et du vote secret, et il est encore plus remarquable qu'il n'y soit pas parvenu.

L’URSS n’existant plus, elle reste une référence historique, ce qui implique d'être intransigeant dans la défense de l'image du communisme, de l'URSS et de ses dirigeants. Sans qu'il faille s'y référer constamment pour trancher dans des situations nouvelles qu'ils n'ont pas connues, elles restent un facteur d’unité moral et de convergence pour les forces multiples de la lutte des classes dans le monde entier. L'histoire de l'Union Soviétique et de l'Internationale communiste est l'histoire réelle de la révolution. Rien n'a pu la rendre mauvaise !

Pour la lutte politique réelle qui envisage de s’emparer des leviers de la puissance  publique pour transformer le monde dans le sens voulu, le cadre national patriotique reste indépassable dans les circonstances actuelles parce qu’il ne s’agit pas d’unifier les désirs pulsionnels de la petite bourgeoisie d'expression anglo-saxonne du monde entier, mais les luttes des prolétaires qui parlent ce langage national-patriotique. Le but reste le pouvoir politique et il n’y a pas de pouvoir politique sur le monde, dans le contexte de l'affaiblissement relatif de l'Occident. Le gouvernement des États-Unis est sans doute l'ennemi principal historique des communistes, mais il n'est impérial que tendanciellement. Il n'est pas exclu qu'il en soit lui-même le maillon faible.

 

Note additionnelle (1) du 22 décembre 2013

Il faut remarquer que ces succès des partis communistes issus de la matrice du Komintern ont été obtenus dans une conjoncture historique particulière qui ne se reproduira pas de sitôt, à l'issue de guerres mondiales interimpérialistes (Russie, Europe de l'Est, Chine, Corée), en contexte de décolonisation (Viet Nam, Cuba, Afrique), en réfléchissant sur une situation mondiale qui a changé depuis du tout au tout. Les guerres mondiales et les luttes de décolonisation avaient armé les peuples, et la bourgeoisie ne commettra pas la même erreur avant longtemps.

Il faut aussi noter que la lutte antifasciste et les fronts populaires qui en expriment la stratégie fondamentale, s'ils ont été nécessaires pour éviter la marginalisation n'ont pas permis de déboucher sur une révolution, mais au contraire à la défaite immédiate (Espagne, Grèce) ou à long terme (France, Italie, Chili). Aujourd'hui cette forme politique achève d'agoniser sous la forme des "fronts républicains".

Le front populaire est une étape importante de l’histoire des parti communiste, de sa maturation et de son action réelle, mais cette forme a finalement été digérée par le capitalisme de l’époque fordiste, et aujourd'hui son avatar libéral libertaire en recrache les os.

Aujourd'hui, par certains aspects, nous sommes renvoyés à la situation d'avant 1914, avec un handicap majeur : la diabolisation idéologique du communisme, et un avantage  important que nous négligeons: l'expérience accumulée des tentatives de transition socialiste qui ont duré.

Contre-attaquer sur ces deux fronts, c'est le programme de recherche incontournable pour les intellectuels du prolétariat (historiens, économistes, critiques, philosophes).

Il faut démontrer scientifiquement que la littérature du Goulag et de l'antistalinisme consiste en un corpus de textes de propagande, sans valeur historique, et que l'économie soviétique, loin d'être un désastre, a été, considérant le contexte historique et technologique, comme le dit Roger Keeran "un remarquable succès".

Bien entendu, les subventions et les financements universitaires n'abonderont pas pour entreprendre des recherches susceptibles d'aboutir à ce genre de conclusions.

En attendant que les contradictions internes du capitalisme rouvrent une fenêtre à la recherche scientifique, n'hésitons pas à clamer nos thèses historiques haut et fort. Pour être convainquant, il ne faudra évidemment pas reprendre tels quels les discours officiels soviétiques contemporains des faits, et admettre la réalité des problèmes économiques rencontrés par l'URSS et les pays socialistes, notamment sur la question de la productivité, et celle du contrôle et de la mesure de la violence de l’appareil d’État.

Tout en gardant à l’esprit que les excès et les voies de fait n’ont pas été la norme de l’existence soviétique, mais l’exception. Sinon les anticommunistes furieux maitres du terrain depuis 1991 auraient su en produire les preuves. Le grand déballage promis à l'ouverture des archives soviétiques ne s'est jamais produit, et pour cause, à la grande déception de leurs adeptes elles ne confirmaient en rien les mythes de la littérature anticommunisme de guerre froide.

Par: G.Q.

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E
Est ce que les pays de l'Est sont plus heureux, je ne le crois pas et un sondage fait en Russie va dans ce sens. Ces messieurs si bien dans tous les angles on voler le peuple. Et même cher nous il on détruit l’idée que les choses pouvait être autrement.<br /> Les capitaliste on gagner un temps précieux pour eux et l'argent qu'ils amasse, sans pour cela rendre plus heureux la planète. Le temps que les choses change un tout petit peu comme en Espagne cela fait perdre des générations et créer des pauvres a la volé, tout en gagnant des en profit comme jamais. Et pourquoi faire?
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