La porte à gauche. Jean FERRAT a chanté que certains prétendent que le bonheur était à la porte à droite. Aujourd’hui est-il à la porte à gauche ? Oui ! mais à la condition de secouer le cocotier de la pensée convenu ! Ce petit blog crée à l’initiative de quelques militants communistes de Vierzon n’a d’autres ambitions que de donner aux citoyens un support pour s’exprimer librement sur les sujets politiques, sociaux ou culturels d’actualité du local à l’international, qui s’émancipe des discours convenus, des lignes officielles décidées par quelques notables de la politique, aux doubles langages, aux bonimenteurs de vraies fausses solutions et qui cultivent la résignation. Déverrouillez les débats et enfoncez la porte à droite (….ou à gauche ?) Les seules limites, car il en faut, à notre liberté : Celle du respect des personnes, le souci de la vérité et de faire vivre le débat. Ainsi seront exclus tous messages comprenant des insultes ou diffamations visant une (des) personne(s), seront exclues, s’ils sont avérées, des informations mensongères ou rumeur infondées. Chacun pourra également participer au débat juste et loyal en signalant un abus de cette nature. Les productions de ces abus seront retirés et l’auteur exclu du blog.
18 Décembre 2015
Une histoire incroyable et inédite qui se joue en ce moment à Marseille sur la question des libertés.
C’est en 1864, 20 ans avant la loi qui légalisera les syndicats, qu’Emile OLLIVIER fit voter la loi instaurant le droit de grève. Ce droit ne fut plus remis en question sauf par Pétain qui mit en place une charte du travail qui interdisait les syndicats et le droit de grève. A la libération, en 1946, le gouvernement éleva le droit de grève au rang de droit constitutionnel, ce qui en principe le rendait encore moins inviolable.
En principe doit-on dire parce que pour l’entreprise de services SODEXO, à voir ce qui se passe à Marseille, c’est à croire que l’on est encore en 1863 et que les plus de 150 ans qui se sont écoulés depuis n’ont pas existé. Retour sur les faits.
A Marseille la SODEXO a obtenu le « marché » (comme si nourrir les enfants des écoles pouvait être un marché !) de la confection et de la livraison des repas aux élèves des écoles de la ville. La santé de l’entreprise est florissante, 490 millions d’euros de résultat pour 2014 [1], pourtant les conditions de travail et de salaire des personnels sont loin de refléter cette bonne santé financière. C’est vérifiable pour tous les services et particulièrement pour le service logistique, celui des chauffeurs-livreurs. Ceux-ci se lèvent tous les matins à 4h pour bourrer leur camion jusqu’à la gueule et faire ensuite la tournée des écoles livrant ainsi 45000 repas chaque jour. En retour, ils ne perçoivent que des salaires très bas et sont dans l’obligation, alors que la charge utile maximum de leurs véhicules est de 635 kg, de charger les camions jusqu’à plus de 2 tonnes : 3 fois plus que ce que la loi autorise ! Tout cela pour ne pas faire deux tournées mais une seule.
SODEXO économise sur tout et surtout sur la main d’œuvre.
Pire, certains d’entre eux ont été contraints d’accepter de travailler en CDII (contrat de travail à durée indéterminée intermittent), cette invention diabolique qui fait de vous des précaires à vie. Une sorte de contrat à temps partiel annualisé : le salarié alterne des périodes travaillées et non travaillées, et sa rémunération sera « lissée » sur l’année. Un contrat qui est bien pire qu’un CDD (pour lequel est au moins prévu une prime de précarité) ou qu’un contrat saisonnier qui permet au moins de percevoir des allocations chômage quand on ne travaille pas ce qui n’est pas le cas pour un CDII.
Ces conditions déplorables les salariés de SODEXO Marseille les subissent depuis des années, plus de 20 ans pour nombre d’entre eux. Des années à courber l’échine sans se révolter parce quand on a un emploi on fait tout pour le garder.
On fait tout jusqu’à ce qu’on n’en puisse plus.
Et depuis SODEXO, M. GARDET en tête, n’en démord pas : 23 procédures de licenciement sont déclenchées pour ce même motif. Et la SODEXO de réécrire le code du travail sans doute encouragée par la campagne en cours sur sa « rigidité » et son « obésité ».
Pour l’instant ni l’inspection du travail alertée par la CGT, ni la justice n’ont arrêté l’employeur qui pense pouvoir profiter de la situation.Les prud’hommes saisis par les salariés n’ont pas réussi à se départager et une nouvelle audience est prévue ce mercredi 16 décembre.
Le tribunal de grande instance (saisi par l’employeur pour « blocage » à cause d’un rassemblement d’une heure devant les grilles) doit lui aussi se prononcer.
Et Sa Suffisance SODEXO d’inventer qu’il ne connaîtrait pas les revendications (qui lui ont été données avant même le début du conflit), que les salariés n’auraient pas le droit de poursuivre la grève si un accord signé ne leur convient pas, qu’il n’aurait pas compris que la grève continuait quand les salariés lui ont dit qu’ils ne bougeaient pas et ne reprenaient pas le travail….bref vous imaginez ce que la mauvaise foi peut inventer dans un cas pareil.
Les salariés qui se seraient bien passés d’un coup pareil à la veille de Noël tiennent bon. La CGT les soutient et tous sont déterminés à faire respecter le droit de grève et enfin avoir la discussion sur leurs revendications.
Par Michel El Diablo.
[1] communiqué de SODEXO http://www.sodexo.com/fr/Images/CdP_Sodexo_Resultats-FY_2014_FR343-827287.pdf