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La porte à gauche. Jean FERRAT a chanté que certains prétendent que le bonheur était à la porte à droite. Aujourd’hui est-il à la porte à gauche ? Oui ! mais à la condition de secouer le cocotier de la pensée convenu ! Ce petit blog crée à l’initiative de quelques militants communistes de Vierzon n’a d’autres ambitions que de donner aux citoyens un support pour s’exprimer librement sur les sujets politiques, sociaux ou culturels d’actualité du local à l’international, qui s’émancipe des discours convenus, des lignes officielles décidées par quelques notables de la politique, aux doubles langages, aux bonimenteurs de vraies fausses solutions et qui cultivent la résignation. Déverrouillez les débats et enfoncez la porte à droite (….ou à gauche ?) Les seules limites, car il en faut, à notre liberté : Celle du respect des personnes, le souci de la vérité et de faire vivre le débat. Ainsi seront exclus tous messages comprenant des insultes ou diffamations visant une (des) personne(s), seront exclues, s’ils sont avérées, des informations mensongères ou rumeur infondées. Chacun pourra également participer au débat juste et loyal en signalant un abus de cette nature. Les productions de ces abus seront retirés et l’auteur exclu du blog.

Congrès du PS : 45 000 militants soutiennent le gouvernement.

Sans grande surprise, la majorité sortante du PS a nettement remporté le congrès, à l'issue du vote militant de jeudi soir. La motion défendue par Cambadélis, Valls et Aubry a recueilli autour de 60 % des voix, contre un peu moins de 30 % pour Christian Paul et la gauche du parti. Mais ils ne sont plus que 70 000 socialistes à encore s'intéresser au PS.

Un congrès pour faire croire que tout ne va pas si mal. Ou pour démontrer en tout cas que François Hollande et Jean-Christophe Cambadélis savent encore manœuvrer leur parti, sur fond d'incertaines promesses d'une inflexion à gauche de la politique gouvernementale. Ce jeudi soir, les militants socialistes ont donné une large majorité de 60 % à la motion emmenée par le secrétaire national sortant, et signée par Manuel Valls et Martine Aubry. La motion de Christian Paul, soutenue par les députés critiques et les ailes gauche du parti, obtient un peu moins de 30 %, loin devant la motion de Karine Berger (autour de 8 %) et celle dite « militante » (autour de 2 %).

Rue de Solférino, la soirée électorale est à l'image de l'état du parti. De faible intensité. La cour intérieure n'est même pas ouverte, seulement le parvis et une salle de presse. Aucun ministre ni personnalité de premier plan ne s'est déplacé. Les quelques dénonciations de fraudes de la fin d'après-midi (à La Réunion, à Orchies dans le Nord, ou en Moselle) ne connaissent pas de développements. Le lieutenant de Cambadélis, Christophe Borgel, fait des va-et-vient vers la presse pour tenir à jour les « remontées de résultats » des fédérations. Marie-Noëlle Lienemann annonce la victoire de Cambadélis, et 30 % pour sa motion. Christophe Borgel revient expliquer que Marie-Noëlle Lienemann ne devrait pas parler si vite et qu'« on n'est qu'à 20 % des "fédés" ».

A Solférino, le 21 mai, loin des grandes soirées de congrès
A Solférino, le 21 mai, loin des grandes soirées de congrès © compte twitter de @BoitonPerrine

Jean-Christophe Cambadélis fait savoir qu'il ne parlerait pas ce soir, et restera enfermé dans son bureau. Passion huis clos, encore et toujours. Le sénateur David Assouline explique qu'il avait pronostiqué ce résultat. Le député Eduardo Rihan-Cypel explique que lui aussi. De son côté, le député de l'aile gauche Pascal Cherki estime que « si t'as la moitié des militants qui vient voter, et que seulement un petit peu plus que la moitié de cette moitié vote pour soutenir le gouvernement, ça pose quand même question ».

De fait, bien qu'aussi attendue que le résultat, l'abstention militante est le principal enseignement de la soirée. Avec un peu moins de 75 000 votants, le parti connaît son plus bas niveau depuis plus de quinze ans. Ils étaient ainsi 130 000 lors du congrès de Reims en 2008, et encore 88 000 à Toulouse en 2012, quelques mois après l'élection de François Hollande. Une si faible participation a de quoi inquiéter, pour un parti qui compte encore 33 000 élus, et quasiment autant de collaborateurs ou employés territoriaux (dont une petite part a toutefois pu s'abstenir elle aussi), ça fait mauvais genre. Car à l'issue de ce vote, ils ne sont donc plus que 45 000 socialistes à avoir voté pour une motion soutenant l'action du gouvernement.

Qu'importe, cela semble comme un mauvais moment à passer pour les protagonistes du congrès de Poitiers, qui se tiendra début juin et qui, faute d'enjeux internes au parti, est présenté comme le lancement d'une « nouvelle étape » pour le socialisme au pouvoir. Celle d'un « parti exigeant et soutenant », selon la formule de Christophe Borgel.

À ses côtés, Jean-Marc Germain veut y croire. Cité pour entrer au gouvernement, ce très proche de Martine Aubry estime qu'ils ont eu « raison d'être dans le devoir de rassemblement » avec Valls et Hollande. Selon lui, cette victoire du congrès est le signe que « les militants ont compris que Martine tende la main au président ». Selon lui, ce congrès doit se « transformer en message politique fort », un « tournant progressiste, social et écologique », que le président aurait amorcé lors de son discours de Carcassonne, mardi. « L'évolution des débats parlementaires sur la loi sur le dialogue social montre déjà que les choses changent, assure-t-il. Il n'est plus question de faire sauter les seuils sociaux. Il faut avancer sur le compte pénibilité, et dire que nous sommes fiers de le faire. »

Germain se projette déjà dans une nouvelle séquence politique, où le pouvoir et la majorité « ne parleraient plus que de créer des droits sociaux et de création d'emplois liés à l'environnement ». En attendant, il semble faire son deuil du débat sur « l'extension du travail du dimanche » : « Je ne le voterais pas, mais c'est un débat complexe. » Il avoue aussi que « tout va se jouer pendant l'été ». Pour lui, ce congrès est l'occasion de montrer que « toutes les motions formulent les mêmes priorités », prémices à un nouveau « contrat de majorité » ouvert aux écologistes, et à des votes de « lois importantes » avec les communistes. « Sur ces bases, le parti sera rassemblé et uni », certifie Germain.

Pour le leader de la motion B, Christian Paul, il y a effectivement au sein du PS des « majorités d'idées possibles sur les changements d'orientation que nous avons portés ». « La motion A n'est pas un bloc, mais un échafaudage », juge celui qui affrontera Cambadélis lors d'un nouveau vote militant dans une semaine, pour « porter un message de clarté des idées, de respect des paroles écrites et de la démocratie interne, d'éthique ». Mais il y a de fortes chances pour que ce soit « Camba » qui l'emporte jeudi prochain et soit enfin élu (et non plus désigné) à la tête du PS.

Porté par l'ambition de son texte et une légitimité nouvelle, il aurait dès lors à charge et à cœur de rassembler derrière lui un parti revigoré, surfant vers les 500 000 militants et capable d'infléchir sans cesse la politique gouvernementale, en retrouvant la croissance et en inversant enfin les courbes du chômage comme des sondages.

Ce scénario idéal comporte encore quelques inconnues, à commencer par l'adhésion de Manuel Valls à cette version du « récit de la fin du quinquennat ». Mais ils sont encore 45 000 adhérents socialistes à y croire.

 

Par Stéphane Alliès

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