La porte à gauche. Jean FERRAT a chanté que certains prétendent que le bonheur était à la porte à droite. Aujourd’hui est-il à la porte à gauche ? Oui ! mais à la condition de secouer le cocotier de la pensée convenu ! Ce petit blog crée à l’initiative de quelques militants communistes de Vierzon n’a d’autres ambitions que de donner aux citoyens un support pour s’exprimer librement sur les sujets politiques, sociaux ou culturels d’actualité du local à l’international, qui s’émancipe des discours convenus, des lignes officielles décidées par quelques notables de la politique, aux doubles langages, aux bonimenteurs de vraies fausses solutions et qui cultivent la résignation. Déverrouillez les débats et enfoncez la porte à droite (….ou à gauche ?) Les seules limites, car il en faut, à notre liberté : Celle du respect des personnes, le souci de la vérité et de faire vivre le débat. Ainsi seront exclus tous messages comprenant des insultes ou diffamations visant une (des) personne(s), seront exclues, s’ils sont avérées, des informations mensongères ou rumeur infondées. Chacun pourra également participer au débat juste et loyal en signalant un abus de cette nature. Les productions de ces abus seront retirés et l’auteur exclu du blog.
22 Avril 2015
Le président de la République espérait obtenir un supplément de crédibilité en participant à l’émission « Le Supplément » dimanche sur Canal+. Il a surtout ridiculisé la fonction présidentielle, même si des commentateurs bienveillants ont surtout retenu l’annonce d’une « prime d’activité » pour accroître la précarité de l’emploi.
Quiconque aura regardé « le Supplément » de bout en bout le dimanche 19 avril aura retenu que le concept est pour le moins inadapté pour une intervention du plus haut personnage de l’Etat. Les diffusions d’images intervenaient en alternance avec le jeu des questions-réponses avec l’animatrice. Du coup, les promesses de 2012 du candidat Hollande comparées aux résultats de sa politique en 2015, ainsi que la déception et la colère des gens qui ont voté pour lui, mettaient en exergue les tromperies et les mensonges du candidat devenu président.
Ces diffusions d’images - auxquelles on n’osa point ajouter celle qui a fait le tour du monde avec l’hôte casqué de l’Elysée circulant de sous-sol en ruelle à l’arrière d’un scooter piloté par un policier- n’auront pas amélioré l’image du chef de l’Etat. Ni celle de ses ministres et camarades de parti ridiculisés dans un micro trottoir putassier à vous dégoûter à jamais des responsables politiques qui se prêtent à un tel cirque.
Sur un plan plus personnel, je me suis senti insulté quand, à propos de Marine Le Pen, François Hollande a dit aux téléspectateurs qu’elle « parle comme un tract du Parti communiste des années 1970 ». Ouvrier caoutchoutier et militant communiste chez Kleber-Colombes, j’ai, comme d’autres militants politiques et syndicaux, rédigé beaucoup de tracts dans ces années là pour défendre les revendications et l’emploi de mes 2.500 collègues de travail. Sans parvenir à empêcher la fermeture de cette usine de Colombes en 1983 sur ordre de Michelin. L’actionnaire majoritaire transféra la production à l’usine de Toul, ouverte en 1969, avec des salaires nettement plus bas et des droits acquis par l’ancienneté moins élevés qu’à Colombes. Mais, en 2009, Michelin à fermé Toul et transféré la production des pneus que fabriquait cette usine en Serbie où les salaires étaient quatre fois plus bas.
Le rappel du vécu de cette casse industrielle doit être rapproché de la signification des propos du président de la République quand il a annoncé dimanche que le gouvernement va bientôt donner à « toutes les personnes qui sont dans des petits boulots, l’intérim, le temps partiel, une prime pour que ça puisse être avantageux de travailler » par rapport à la perception des minima sociaux. On évoque à ce propos une possible prime de 130€ par mois qui ne couvrira pas forcément le prix du carburant si on va travailler en voiture au lieu de percevoir le RSA chez soi .
Mais pourquoi en sommes nous réduit à ce genre de bricolage dans une France qui ne cesse de se désindustrialiser ? Quelques heures après l’intervention de François Hollande sur Canal+, le reportage de Nolwenn Le Fustec sur France 5 nous donnait une explication très révélatrice. Intitulé « Les dessous du soutien- gorge », ce reportage nous révélait que seulement 5% de cette pièce de lingerie se fabrique aujourd’hui France. Car les bas coûts de la main d’œuvre en Chine et dans d’autres pays d’Asie permettent aux distributeurs de vendre cette pièce huit à dix fois plus cher que le prix acheté à la sortie d’usine. Outre les bas salaires, le reportage montrait aussi que le traitement chimique des tissus dans des usines qui rejettent une eau polluée en rivière débouche sur des désastres écologiques et engendre des maladies dans la population. Le reportage de Nolwenn Le Fustec nous a aussi rappelé que les ouvrières de l’ex Usine Lejaby - qui avaient créé une Scoop et fait du beau travail depuis- on vu leur entreprise mise en liquidation judiciaire, assassinée par le comportement prédateur des distributeurs.
Soucieux de soigner son image, François Hollande a brièvement évoqué dimanche la Conférence de Paris sur le climat du 30 novembre au 11 décembre prochain. Mais peut-on prétendre lutter sérieusement contre le réchauffement climatique quand on fait sienne cette politique de délocalisation systématique de la production industrielle en fermant les yeux sur le saccage du milieu naturel dans les pays qui accueillent ces productions au mépris de la santé des travailleurs ? Dommage que cette question ne fut pas posée au Président de la république. Y répondre eut été plus difficile que de moquer les tracs du Parti communiste qui posaient déjà cette question dans les années 1970 !
C'est pas fini. En fait ils veulent notre peau.
Jean-Marie Le Guen enterre le PCF : "Les communistes ne fêteront pas leur centenaire"
Les partis politiques français souffrent d'un mal mystérieux ces derniers jours : soudainement, tout le monde annonce la mort de tout le monde. Après EELV dont Cécile Duflot "signe un peu l'acte de décès" dixit François De Rugy et "le suicide politique en direct" de la gauche avant les départementales dont s'inquiète Jean-Christophe Cambadélis, c'est maintenant le Parti communiste qui serait sur le point de passer l'arme à gauche (enfin, encore un peu plus à gauche). En tout cas selon Jean-Marie Le Guen.
Cité par Paris Match en kiosque jeudi 12 mars, le secrétaire d'État chargé des Relations avec le Parlement promet la fin très prochaine du PCF. Il explique :
Les communistes ne fêteront pas leur centenaire. 2015 va être terrible pour le PCF, qui n'aurait jamais dû ouvrir la porte à Mélenchon.
Fondé en 1920, le Parti communiste français vivrait donc ses derniers instants. Jean-Marie Le Guen estime que les élections départementales (22 et 29 mars) et régionales (au mois de décembre) seront fatales au parti aujourd'hui dirigé par Pierre Laurent. Au cours des départementales, qui s'annoncent dévastatrices pour la gauche de manière générale, le PCF pourrait en effet perdre ses deux derniers bastions : l'Allier et le Val-de-Marne. Or, le secrétaire d'État "ne voit pas comment ce parti pourrait survivre sans son réseau d'élus locaux", écrit Paris Match.
L'ancien député de Paris répète que la faute en incomberait à Jean-Luc Mélenchon, étendard du Front de Gauche en 2012 (coalition dont fait partie le PCF) :
Les dirigeants du PCF se sont laissé déposséder de leur discours par Mélenchon.
Ils ont encore cinq ans pour faire mentir Jean-Marie Le Guen.
Par:. , l' AFP/SEBASTIEN BOZON