Avant d'arriver à l'Elysée, François Hollande a d'abord mené une carrière de haut fonctionnaire. Depuis son passage à la Cour de comptes -il y a passé trois ans à partir de 1980- le président est en détachement, un statut privilégié qui permet de profiter des avancements de carrière et des points retraite qui vont avec. Un statut qui lui offre aussi la possibilité de mener une carrière d'élu. Comment Marianne a mené ses calculs ? L'hebdomadaire en fait le détail, en commençant par les sommes offertes par son passage à la Cour des comptes :
Il a d'ores et déjà accumulé trente-deux ans de droits. Avec la majoration de 20 % pour ses quatre enfants, notre président magistrat s'assure une petite pelote de près de 5 000 € brut par mois, que chaque trimestre supplémentaire placé en détachement fait grossir.
Puis Marianne énumère les autres sources de rémunérations :
Viennent ensuite ses très nombreux mandats. C'est bien simple, à part sénateur et président de syndic (ça, on ne sait pas), il a tout fait : conseiller puis président de conseil général, adjoint au maire puis maire de Tulle, conseiller régional. Pour ces fonctions locales, il est déjà assuré de toucher 6 000 € par mois. Vingt ans comme député et cinq mois comme eurodéputé ouvrent droit à 6 800 € supplémentaires. Un peu de gratte comme prof à Sciences-Po, mettons 300 €. Et ce n'est pas fini : le bonus « président de la République » lui vaudra encore 6 000 € de retraite. Et son statut de membre de droit du Conseil constitutionnel, 12 000 €. Total général : pas loin de 36 000 €.
Les avantages du système:
Marianne en conclut que François Hollande "a su jouer à plein du système", mais remarque également que le chef de l'Etat devrait régulariser sa situation. Aujourd'hui en détachement, il devrait passer en disponibilité, vis à vis de la Cour des comptes. Une nuance qui n'est pas sans conséquences, puisqu'il renoncerait ainsi à ses avancements le temps de son mandat. Une loi du 1 octobre 2014 oblige désormais les fonctionnaires élus ou membres du gouvernement à de placer en disponibilité, mais la situation du président de la République est dans une zone de flou. Marianne rappelle qu'en juin 2013, "lors de la présentation de la loi, Alain Vidalies, alors ministre chargé des Relations avec le Parlement, assurait toutefois que « le président de la République […] se mettra en disponibilité »". Une promesse qui n'a jusqu'à aujourd'hui pas été suivie d'effet.