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La porte à gauche. Jean FERRAT a chanté que certains prétendent que le bonheur était à la porte à droite. Aujourd’hui est-il à la porte à gauche ? Oui ! mais à la condition de secouer le cocotier de la pensée convenu ! Ce petit blog crée à l’initiative de quelques militants communistes de Vierzon n’a d’autres ambitions que de donner aux citoyens un support pour s’exprimer librement sur les sujets politiques, sociaux ou culturels d’actualité du local à l’international, qui s’émancipe des discours convenus, des lignes officielles décidées par quelques notables de la politique, aux doubles langages, aux bonimenteurs de vraies fausses solutions et qui cultivent la résignation. Déverrouillez les débats et enfoncez la porte à droite (….ou à gauche ?) Les seules limites, car il en faut, à notre liberté : Celle du respect des personnes, le souci de la vérité et de faire vivre le débat. Ainsi seront exclus tous messages comprenant des insultes ou diffamations visant une (des) personne(s), seront exclues, s’ils sont avérées, des informations mensongères ou rumeur infondées. Chacun pourra également participer au débat juste et loyal en signalant un abus de cette nature. Les productions de ces abus seront retirés et l’auteur exclu du blog.

Front de gauche, Parti de Gauche, PCF, Mélenchon: POINTS de REPÈRES à la rentrée 2014.

gauche-gauche.jpgFIGAROVOX/ENTRETIEN - Jean-Luc Mélenchon a annoncé qu'il quittait la direction du Parti de Gauche pour se consacrer à l'écriture d'un livre. Pour Sylvain Boulouque, il s'agit d'un simple retrait stratégique qui préfigure peut-être un retour en force.

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FigaroVox: Jean-Luc Mélenchon souhaite prendre du recul pour se consacrer notamment à l'écriture d'un livre. Au Front de gauche une direction collégiale devrait prendre la suite. La greffe entre l'ancien sénateur PS et le Parti communiste ne semble finalement jamais avoir prise. Comment l'expliquez-vous ?

 

Sylvain BOULOUQUE: D'abord, ce faux retrait médiatique fait un peu une mise en avant du «droit à la paresse» , selon la formule inventée par Paul Lafargue dans son ouvrage éponyme au XIXe siècle. Les mois qui suivent peuvent être calmes sur le plan politique (les vrais échéances électorales pour le front de gauche sont en 2017 pas avant). Donc il souhaite réellement écrire son livre et se mettre en retrait pour observer.

 

Mais il est possible que ce retrait ne soit que purement tactique. Il peut être comme une nouvelle provocation vis-à-vis du monde médiatique (avec un retour dans quelques jours). Il permet d'observer quels sont les jeunes et les moins jeunes loups qui veulent prendre les places. À cet égard, il est même surprenant que certains montent déjà au créneau alors qu'il annonce sur son blog «je pars mais je reviens» et qu'il doit intervenir en clôture des journées d'été de son parti et qu'il donne une interview à Europe 1 le mercredi suivant. L'annonce de la direction collégiale permet de transmettre progressivement le flambeau, tout en n'oblitérant aucunement ses possibilités de retour.

 

Par ailleurs, il semble vouloir réfléchir à de nouvelles modalités d'intervention, son ancienne stratégie n'ayant pas payé. En effet, le Front de gauche est allé d'échec en échec dans sa volonté hégémonique à gauche et échec dans sa lutte contre le Front national. En outre, l'alliance avec le PCF et Ensemble (la troisième composante du front de gauche, animée par les anciens du NPA comme Myriam Martin, des communistes critiques comme Roger Martelli et Clémentine Autain) bat de l'aile. Le Parti de gauche reprochant aux uns leurs accords électoraux avec le PS et aux autres «leur compromission» avec la droite, puisque certains comme à Sevran ont accepté la co-présidence de la communauté de communes pour faire battre l'élu écologiste. Ces différences politiques renvoient à des désaccords tactiques liés aux différentes lectures du communisme proposées par les uns et les autres.

 

Mais aujourd'hui les différences tactiques se sont transformées en divergences stratégiques voire même en conflits programmatiques. Enfin, le plus grave pour Mélenchon reste la montée du FN, puisqu'il s'est trompé dans sa capacité à battre l'héritière de Montretout et pour le moment ne voit pas comment endiguer la montée frontiste. Compte tenu de cet ensemble de conditions, on peut penser qu'il réfléchit réellement à une nouvelle stratégie.

 

Jean-Luc Mélenchon a toujours revendiqué une indépendance totale face au PS tandis que le PCF, qui a des postes d'élus à préserver, privilégie des alliances ponctuelles. Peut-on dire que Jean-Luc Mélenchon s'est finalement heurté à des intérêts personnels ?

Non, deux logiques politiques se sont affrontées: la rupture prônée par Mélenchon et l'alliance critique défendue par le PCF. Le Parti de gauche a voulu renverser la table et passer devant le PS en misant sur son épuisement rapide au gouvernement alors que le PCF a poursuivi son alliance qui assure à son appareil sa survie politique depuis la fin du communisme en 1991, à savoir le report sur la candidat de gauche le mieux placé aux élections municipales. La stratégie de la rupture aurait entrainé la mort quasi immédiate de ce qui reste de l'appareil communiste, qui seul ne peut espérer dépasser le seuil d'éligibilité que dans quelques villes.

 

Au-delà des querelles personnes et de stratégie, existe-t-il un désaccord idéologique et philosophique plus profond entre le Parti de gauche et le Parti communiste? A-t-on assisté à un choc des cultures politiques ?

 

Oui et non, disons qu'il existe surtout des appréciations tactiques différentes, ce qui dans les partis de culture léniniste compte beaucoup. Ensuite, il existe des situations de terrains différentes. Le Parti de gauche compte peu d'élus et pour le moment ne peut pas en espérer beaucoup plus. Il peut donc jouer aux électrons libres et se présenter seul, comme le propose la troisième composante du Front de gauche proche des trotskistes.

 

Inversement le PCF compte encore de nombreux élus mais qui seuls sont marginaux et marginalisés, sauf dans quelques municipalités que le PCF tient encore - même dans ces bastions historiques, le nombre de villes communiste s'est réduit comme une peau de chagrin avec la perte de Bobigny ou de Saint-Ouen par exemple, villes tenues par le Parti depuis 1920. Parallèlement, les bases militantes sont différentes. Les membres du Front de gauche sont dans leur majorité d'anciens militants trotskistes puis socialistes peut attachés à l'encrage municipal alors qu'inversement les membres du PCF connaissent encore pour les plus anciens son importance.

 

Dans le PCF une partie des militants ne vient pas de l'ancrage municipal mais de la tradition syndicale et est plus encline à suivre Mélenchon que la direction du PCF, ce qui explique les différences entre les villes entre les légitimistes et les autres. Le choc des cultures est plus un substrat culturel et une vision différente de la politique dans le cadre d'une conception marxiste de la vie politique.

 

Cependant, cela ne veut pas dire que le Front de gauche soit mort, ses militants ont la nécessité de redéfinir le cadre de l'action collective, voire d'élargir le Front de gauche à d'autres composantes pour ne pas rester en tête à tête et multiplier les soliloques. Mais reste à savoir comment et avec qui ? 

 

Jean-Luc Mélenchon rêve d'une grande alliance avec Europe-écologie les Verts pour relancer le Front de gauche. Un tel rapprochement vous paraît-il crédible?

 

Elle semble possible à la condition d'un éclatement d'EELV. Une partie de l'appareil et la grande majorité des élus savent que les Verts sont «socialos dépendants» et qu'ils ont signé un accord de gouvernement pour une législature. Inversement, une minorité d'élu et une majorité des militants conduite par quelques fortes personnalités (Joly, Dufflot) prônent la rupture et donc la constitution d'une nouvelle alliance. Il reste à savoir qui l'emportera chez les Verts.

Par: Sylvain Boulouque est historien, spécialiste de l'histoire du communisme et de l'anarchisme.

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E
Heureusement que Jean Luc MELENCHON reste présent pour faire bouger la gauche. Le rassemblement du peuple c'est ça qui peut sauvez la gauche.
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