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La porte à gauche. Jean FERRAT a chanté que certains prétendent que le bonheur était à la porte à droite. Aujourd’hui est-il à la porte à gauche ? Oui ! mais à la condition de secouer le cocotier de la pensée convenu ! Ce petit blog crée à l’initiative de quelques militants communistes de Vierzon n’a d’autres ambitions que de donner aux citoyens un support pour s’exprimer librement sur les sujets politiques, sociaux ou culturels d’actualité du local à l’international, qui s’émancipe des discours convenus, des lignes officielles décidées par quelques notables de la politique, aux doubles langages, aux bonimenteurs de vraies fausses solutions et qui cultivent la résignation. Déverrouillez les débats et enfoncez la porte à droite (….ou à gauche ?) Les seules limites, car il en faut, à notre liberté : Celle du respect des personnes, le souci de la vérité et de faire vivre le débat. Ainsi seront exclus tous messages comprenant des insultes ou diffamations visant une (des) personne(s), seront exclues, s’ils sont avérées, des informations mensongères ou rumeur infondées. Chacun pourra également participer au débat juste et loyal en signalant un abus de cette nature. Les productions de ces abus seront retirés et l’auteur exclu du blog.

Pinault a lâché La Redoute pour baigner dans le luxe.

Pinault a lâché La Redoute pour baigner dans le luxe.

Après Conforama, Le Printemps, la Fnac..., l'ex-groupe PPR (aujourd'hui Kering) se débarrasse de La Redoute pour parachever sa mue en mastodonte du luxe. Une transformation radicale, motivée avant tout par la recherche de profits immédiats. Et ce n'est pas la première fois dans l'histoire de l'entreprise, où le fils reproduit la stratégie du père.

En se séparant, dans la douleur, de La Redoute (lire notre reportage), le groupe fondé par François Pinault quitte ses derniers oripeaux de géant de la distribution grand public. Une aventure lancée au tout début des années 1990 par le magnat français des affaires, et à laquelle son entreprise a définitivement tourné le dos en changeant de nom. Exit PPR, ce Pinault-Printemps-Redoute qui était le champion des biens de consommation. Place à Kering et ses 22 marques de luxe, de sport et de « lifestyle ».

Sous le haut patronage du fils du fondateur, le nouveau PDG François-Henri Pinault, c’est une transformation radicale qui a été menée. Début 1999, aucune marque de luxe n’était encore tombée dans l’escarcelle du groupe. Quinze ans plus tard, quand Nathalie Balla, patronne de La Redoute depuis 2009, obtient de racheter son entreprise pour un euro symbolique, Pinault parachève le renouvellement total de ses possessions. Aujourd’hui, le groupe a vendu toutes les entreprises qu’il avait achetées avant mars 1999, date à laquelle il est entré dans le capital de Gucci. Et toutes ses possessions actuelles ont été acquises après cette date pivot.

C’est en 2005, lorsque François-Henri prend les commandes, que cette tentative de mue complète est annoncée officiellement. Il aura encore fallu huit grosses années pour qu’elle soit effective. En juin 2013, le changement de nom du groupe, allant jusqu’à l’évacuation du patronyme Pinault, signe la réussite de l’opération. Kering, proche du mot anglais caring, qui signifie « prendre soin », « être attentionné », s’occupe désormais de développer « l’imagination » de ses clients. « Notre mission est de permettre à nos clients à travers nos produits d’exprimer leur personnalité, de réaliser leurs rêves et de s’épanouir », assure sans ciller le groupe sur son site internet.

La réalité est plus prosaïque. François-Henri Pinault a décidé de lâcher un secteur encombré, aux retombées économiques incertaines, pour se concentrer presque exclusivement sur des marques qui font « rêver » les consommateurs. Mais aussi et surtout les investisseurs et les actionnaires. Le repositionnement vise l'habillement au sens large (et les accessoires). Pôle principal, qui participe à plus de 95 % aux bénéfices du groupe : le luxe, directement rattaché au PDG, avec Gucci comme joyau de la couronne. Et pour rester en lien avec les consommateurs au porte-monnaie plus réduit, le sport, avec principalement Puma, racheté en 2007 dans le but de le dégager de sa compétition frontale avec Nike et Adidas, en le transformant en marque de « lifestyle », autrement dit d’habillement de loisir, mais non réservée aux sportifs.

Le luxe est un secteur incontestablement attractif. Une étude du cabinet Bain & Company, citée par L’Expansion en juin 2013, prévoyait par exemple, après une croissance de 4 à 5 % pour 2013, « un taux annuel de progression de 5 à 6 % par an d'ici à 2015, pour un chiffre d'affaires mondial dépassant 250 milliards d'euros, en raison de la vigueur des pays émergents, mais aussi de la reprise sur ce qui reste le premier marché mondial du luxe, les États-Unis ». Philippe Nobile, directeur général de Javelin Group, un cabinet renommé de conseil dans la distribution, notamment sur les stratégies de développement en ligne, complète : « Le luxe est un marché où le niveau de marge moyen peut être bien plus élevé qu’ailleurs, même si les réussites ne sont pas légion dans le secteur : contrairement à ce que l'on pense, beaucoup de marques de luxe sont peu ou pas profitables et même les marques de LVMH (le grand concurrent, groupe de Bernard Arnault, propriétaire de Louis Vuitton, ndlr) ont des niveaux de profitabilité très différents. » Certes. Mais Gucci, la marque phare de Kering, a tout de même réussi à obtenir en 2013 la rentabilité peu commune de 31,8 % par rapport à son chiffre d’affaires !

Mais surtout, relève le consultant, « dans un contexte de crise, le luxe est beaucoup moins chahuté que d’autres secteurs industriels ». La distribution notamment, « qui subit de plein fouet les chocs économiques : quand la conjoncture est mauvaise, la demande pour les biens de consommation baisse. Le risque conjoncturel y est beaucoup plus élevé ». La distribution grand public est aussi particulièrement touchée par la concurrence du numérique, comme le prouve le cas de La Redoute. Pour prendre pied dans le secteur du luxe, les Pinault père et fils n’ont pas fait dans la dentelle. Leur prise de contrôle en 1999 de 42 % de Gucci aura fait date dans ce monde policé. « C’était une arrivée fracassante, se remémore Serge Carreira, responsable du cours de mode et luxe à Sciences-Po Paris. Les Pinault ont officialisé leur concurrence avec LVMH. »

Par Dan Israel.

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