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La porte à gauche. Jean FERRAT a chanté que certains prétendent que le bonheur était à la porte à droite. Aujourd’hui est-il à la porte à gauche ? Oui ! mais à la condition de secouer le cocotier de la pensée convenu ! Ce petit blog crée à l’initiative de quelques militants communistes de Vierzon n’a d’autres ambitions que de donner aux citoyens un support pour s’exprimer librement sur les sujets politiques, sociaux ou culturels d’actualité du local à l’international, qui s’émancipe des discours convenus, des lignes officielles décidées par quelques notables de la politique, aux doubles langages, aux bonimenteurs de vraies fausses solutions et qui cultivent la résignation. Déverrouillez les débats et enfoncez la porte à droite (….ou à gauche ?) Les seules limites, car il en faut, à notre liberté : Celle du respect des personnes, le souci de la vérité et de faire vivre le débat. Ainsi seront exclus tous messages comprenant des insultes ou diffamations visant une (des) personne(s), seront exclues, s’ils sont avérées, des informations mensongères ou rumeur infondées. Chacun pourra également participer au débat juste et loyal en signalant un abus de cette nature. Les productions de ces abus seront retirés et l’auteur exclu du blog.

"Bolkestein, le retour"

Voilà où mène l’obsession 
de la baisse du coût du travail. Déjà très aguerries au jeu de « l’optimisation fiscale » pour contourner le fisc, des entreprises s’adonnent depuis quelque temps avec passion à celui de « l’optimisation sociale ». Le phénomène est en train de se répandre comme une traînée de poudre en Europe, à partir de la directive européenne sur le détachement des travailleurs.

Qu’il s’agisse du vaste réseau de sociétés d’intérim qui envoie des salariés roumains, polonais ou autres, travailler dans les abattoirs allemands 
ou français ; ou du détournement des règles en vigueur concernant le détachement interentreprises (notre reportage), la logique à l’œuvre est dévastatrice : conditions de travail dégradées, salaires minables amputés de retenues pour frais de logement, le plus souvent indigne, non-paiement des cotisations sociales… et fraude ! En France, le ministère du Travail évalue jusqu’à 300 000 le nombre de travailleurs détachés 
qui ne sont pas déclarés. Pour les entreprises, c’est 
le jackpot assuré. En plus du gain sur le coût du travail, 
le patronat avance sur un terrain très politique : celui 
de la mise en concurrence des travailleurs entre eux sur un moins-disant social au sein d’une même entreprise. Comment s’étonner ensuite, comme on vient de le voir pour Gad, que des salariés 
qui n’ont presque rien 
se battent contre ceux 
qui ont encore moins !

« La question du détachement des travailleurs est un sujet très sensible pour la France », a confié Jean-Marc Ayrault dans un entretien donné à un quotidien italien. « Au secours, Bolkestein revient ! » peuvent crier toutes celles et tous ceux qui, par leur lutte, ont alerté sur les dangers d’une construction européenne fondée sur le dumping social. À quelques mois des élections européennes et alors qu’il est lui-même à la tête d’un gouvernement qui fait de la baisse du coût du travail, l’alpha et l’oméga de sa politique, le premier ministre peut s’inquiéter. Cette directive dessine une Europe 
où le principe de libre circulation des travailleurs revient à les réduire en servitude. Le ministre du Travail, Michel Sapin, reconnaît qu’elle « donne lieu à un nombre considérable d’abus », mais se contente de réclamer des contrôles plus stricts. Dérisoire ! Sur ce dossier, il fait comme sur beaucoup d’autres : accompagner une mesure phare de libéralisation de l’économie en faisant passer 
un mini-encadrement pour une règle de justice sociale.

À l’image de la campagne référendaire 
de 2005, qui a amené les Français à voter non au traité constitutionnel européen pour refuser cette 
fuite en avant libérale et réclamer une Europe sociale, 
le gouvernement craint un « remake ». Il faut y travailler. Énergiquement. Dans des conditions différentes. Certes, depuis, des digues ont cédé. La crise accélère la course 
au moins-disant social. Les gouvernements, même dits « de gauche », s’y résignent, générant d’immenses déceptions. Après le désastreux épisode Leonarda, 
le gouvernement de François Hollande s’empêtre 
dans celui de la taxation de l’épargne populaire. 
À se demander s’il est encore possible de se relever. Mais la droite n’est pas mieux lotie. Selon BVA, Jean-François Copé recueille 73 % d’opinions défavorables. Personne n’est satisfait de voir à ce point l’avenir se boucher, 
et l’Europe peut délivrer une autre promesse que celle 
de l’égoïsme, de la concurrence, des murs 
et de l’extension de la pauvreté.

Par Paule Masson.

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